jeudi, avril 25, 2024
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L’Algérie tente de préserver sa supériorité militaire face au Maroc

L’Algérie tente de préserver sa supériorité militaire face au Maroc




Le gouvernement algérien essaie de manifester son soutien à la Palestine et de renforcer ses relations avec la Russie et l’Iran, après la signature de l’accord de coopération militaire entre Rabat et Tel-Aviv, le 24 novembre dernier. « Le Mossad est à nos frontières », titrait le quotidien algérien L’Expression après la visite à Rabat de Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense. Le Royaume du Maroc et Israël ont établi « une alliance militaire sale », a affirmé en décembre, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères. La signature de ce protocole d’accord était intervenue dans un contexte de crise exacerbée entre l’Algérie et le Maroc, avec en toile de fond la question du Sahara. Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, et a fermé son espace aérien aux avions marocains.




Elle a aussi décidé de ne pas renouveler fin octobre le gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc pour desservir l’Espagne et le Portugal en gaz, rappelle El Confidencial. Avec cet accord militaire entre Rabat et Tel-Aviv, l’Algérie, malgré sa puissance militaire, se sent menacée. « L’alliance d’Israël avec le Maroc signifie qu’à long terme, Rabat peut acquérir une supériorité militaire sur Alger et devenir la puissance dominante dans la région », a expliqué Riccardo Fabiani, chercheur sur l’Afrique du Nord au think tank International Crisis Group. L’Algérie s’inquiétait déjà des bonnes relations entre le Maroc et les États-Unis, son partenaire privilégié avec lequel il mène des manœuvres militaires conjointes et qui a reconnu la marocanité du Sahara.




Pour préserver sa supériorité militaire face au Royaume du Maroc qui ne cesse de moderniser son armée, l’Algérie a renforcé ses relations avec la Russie, son partenaire militaire, et développé une relation discrète dans le domaine de la cybersécurité avec l’Iran qui a d’ailleurs soutenu la rupture de ses relations avec le Royaume du Maroc. L’Algérie essaie également de renforcer ses liens avec la Palestine. Deux semaines après la visite de Benny Gantz à Rabat, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a été reçu à Alger par le président Abdelmajid Tebboune, qui a promis à l’occasion que la cause palestinienne serait au cœur du prochain sommet arabe prévu en mars à Alger. Un rendez-vous auquel plusieurs pays arabes, dont le Maroc, ne prendront sans doute pas part.