vendredi, novembre 22, 2024
InternationalNational

L’Espagne ne veut pas « faussement mettre fin à la crise » avec le Maroc

L’Espagne ne veut pas « faussement mettre fin à la crise » avec le Maroc




La crise diplomatique entre l’Espagne et le Royaume du Maroc, ouverte depuis avril avec l’accueil de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, dans un hôpital de Logroño, n’est pas près de connaître son épilogue. Pour le moment, aucune rencontre n’est prévue entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez pour un dialogue au haut niveau afin d’apaiser les tensions. « Nous ne voulons pas faussement mettre fin à la crise, comme cela s’est produit à d’autres occasions », a déclaré à El Español, José Manuel Albares, le ministre espagnol des Affaires étrangères, indiquant que pour l’heure, aucune date n’est retenue pour une rencontre de haut niveau entre le président Pedro Sánchez et le roi Mohammed VI en vue d’un rétablissement des relations.




L’Espagne attend toujours le retour à son poste de l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, rappelée à Rabat pour des consultations. Ce retour de l’ambassadrice ou la nomination d’un nouvel ambassadeur du Maroc près l’Espagne, pourrait contribuer à un dégel de la situation, estime José Manuel Albares. Le chef de la diplomatie espagnole souligne en outre que l’Espagne est disposée à jouer un rôle de médiateur dans la crise entre le Maroc et l’Algérie, mais aucun des deux pays n’a sollicité son intervention. Pour le Maroc, l’Espagne n’est pas un arbitre impartial dans ce conflit, compte tenu de sa position sur le Sahara et des excellentes relations du gouvernement de Pedro Sánchez avec l’Algérie et le Front Polisario.




L’Espagne subit déjà les conséquences de cette crise. Après la rupture en août de ses relations avec le Maroc, l’Algérie a décidé de fermer en octobre le gazoduc Maghreb-Europe le reliant à l’Espagne via le Royaume du Maroc. Depuis lors, l’Espagne est contrainte d’importer plus de gaz naturel liquéfié pour éviter toute rupture, malgré les assurances de l’Algérie de continuer à lui fournir du gaz via le Medgaz. Par ailleurs, « le risque d’escalade entre l’Algérie et le Maroc est réel », a indiqué l’Institut royal Elcano dans son rapport prévisionnel pour 2022, alertant sur le risque d’ouverture d’« un conflit armé direct entre les deux pays ou avec l’implication du Front Polisario », ce qui menacerait la stabilité de la région.