Covid-19 au Maroc: l’hydroxychloroquine maintenue dans le protocole
Covid-19 au Maroc : L’hydroxychloroquine maintenue dans le protocole malgré des études scientifiques défavorables
Le ministère de la Santé et de la protection sociale a publié, cette semaine, une nouvelle mise à jour de son manuel de procédures de veille et de riposte contre la Covid-19. Cette troisième mise à jour intervient dans un contexte «marqué par l’émergence d’une 3ème vague épidémique dans notre pays, concomitante avec la propagation du variant Omicron, beaucoup plus transmissible et devenu rapidement prédominant que le variant Delta», explique le ministère. Le nouveau manuel apporte quelques nouveautés, notamment en termes de traitement de base. Il introduit l’usage de Molnupiravir, le médicament développé par le laboratoire américain Merck, pour «les patients de plus de 18 ans avec au moins un facteur de risque et ayant des symptômes depuis moins de 5 jours».
Il s’agit ainsi d’un traitement de «quatre gélules de 200 mg par voie orale toutes les 12 heures pendant 5 jours». Le protocole de traitement maintient aussi l’usage de «Sulfate d’hydroxychloroquine», prévoyant une posologie de «200 mg deux fois par jours, pendant 7 jours», associé à l’usage d’Azithromycine (500 mg à J1, puis 250 mg/jour de J2 à J7) et de Sulfate de Zinc (45 mg : 1 comprimé/jour pendant 7 jours). Le protocole de traitement est complété par la prise de «vitamine C 1000mg» (1 comprimé le matin et 1 comprimé l’après-midi, pendant 7 jours), la vitamine D, d’antibiothérapie «seulement en cas de surinfections bronchiques» et d’anticoagulants à dose préventive, si alitement.
Le ministère précise cependant que «l’hydroxychloroquine et l’Azithromycine n’ont pas de place chez les patients hospitalisés et dont la symptomatologie évolue depuis plus d’une semaine». Le maintien de l’usage de l’hydroxychloroquine soulève des questions. Depuis avril 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué «ne pas recommander l’hydroxychloroquine pour traiter la Covid-19», citant d’une part l’absence de bénéfice et d’autre part des risques d’effets secondaires. De nombreuses études et métanalyses à travers le monde ont conclu en l’absence de preuve d’efficacité de l’hydroxychloroquine et de nombreux pays qui l’avaient inclus dans leur protocole de soins l’ont abandonné. En novembre dernier, une étude marocaine ventant l’efficacité de l’hydroxychloroquine a prouvé le contraire.