vendredi, novembre 22, 2024
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Pour Ahmed Reda Chami, l’IA doit devenir une « priorité nationale »

Ahmed Reda Chami explique pourquoi l’IA doit devenir une « priorité nationale »




Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a appelé, ce mercredi à Rabat, à la mise en place d’une politique nationale dédiée à l’intelligence artificielle (IA) en lui accordant la priorité dans le chantier de la transformation digitale.

Ahmed Réda Chami





« Il est important d’ériger l’IA en priorité nationale dans le chantier de la transformation digitale du pays eu égard à son importance capitale, aux plans stratégique et économique et aux réponses qu’elle apporterait aux besoins différenciés des citoyens », a souligné Ahmed Réda Chami lors d’un atelier de restitution virtuel, dédié à la présentation de l’avis du Conseil intitulé « vers une transformation digitale responsable et inclusive ».

La digitalisation, désormais incontournable de par le monde, a-t-il dit, est devenue un moteur de la globalisation des échanges de toute nature, voire un levier déterminant pour réussir toute transformation sociétale et économique dans un pays.

Il a, à ce propos, mis en avant l’importance du digital comme pilier essentiel de transformation stratégique, au regard de son impact transversal sur la gouvernance, la transparence, le bon fonctionnement des services publics, l’inclusion de la population, ainsi que sur la dynamique économique.

« Conscient de l’importance de ce secteur créateur d’opportunités économiques et sociales majeures, notre pays a mis en œuvre, depuis des années, plusieurs stratégies et programmes en vue d’accélérer sa transformation digitale tels que +Maroc numérique 2013+ et +Maroc digital 2020+ », a rappelé Ahmed Réda Chami.




Il s’est également doté d’arsenal juridique et d’instances spécialisées en la matière dont l’Agence du Développement du Digital (ADD), la Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel (CNDP) et la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI), a-t-il ajouté.

Ahmed Réda Chami a également mis l’accent sur les avancées notables qui ont été réalisées dans ce sens, notamment en termes d’infrastructures d’accès assurant une bonne couverture Télécom et un accès généralisé à la téléphonie mobile, et en matière de digitalisation de l’administration et de certains secteurs (services bancaires numériques, paiement des taxes et impôts en ligne, dématérialisation des procédures douanières, le e- parapheurs, la plateforme « TELMIDTICE » pour l’enseignement à distance, le bureau d’ordre digital, la mise en place de la plateforme Chikaya, le tribunal à distance pendant le confinement, etc.).

Toutefois, les différents efforts fournis et initiatives lancées restent manifestement insuffisants pour assurer les pré-requis d’une transformation digitale aboutie et résorber une fracture numérique patente que la crise de la Covid-19 n’a fait qu’exacerber, a fait observer le président du Conseil.




Plusieurs faiblesses et fragilités peuvent expliquer cette situation notamment un retard accusé dans la mise en œuvre de politiques antérieures de transformation digitale au niveau de plusieurs secteurs tels que l’administration, la santé, l’éducation et l’industrie le caractère parcellaire et parfois inadapté du cadre législatif et réglementaire, notamment en matière de télétravail, une faible couverture géographique en infrastructures Internet haut débit et très haut débit, a-t-il précisé à cet effet.

Il s’agit également du nombre insuffisant d’acteurs technologiques marocains, de la faible production du contenu digital, culturel et éducatif national, en plus de la feuille de route nationale en matière d’IA qui peine à voir le jour ou à se déployer, a-t-il estimé.

Sur la base d’un diagnostic partagé, le Conseil économique, social et environnemental a formulé une vision et plusieurs recommandations pour faire du digital un véritable levier de développement économique et social de notre pays, a fait savoir Ahmed Réda Chami, notant que pour ce faire, deux prérequis demeurent nécessaires.

Premièrement, assurer, dans un délai maximal de trois ans, un accès généralisé à l’Internet haut débit et très haut débit, à l’ensemble de la population, avec une qualité de service satisfaisante et un prix concurrentiel abordable et deuxièmement, moderniser, dans un délai maximal de trois ans, les services administratifs par la digitalisation de l’ensemble des procédures administratives, a fait savoir le président du Conseil économique, social et environnemental.




Et d’expliquer: « Grâce aux gains en productivité et efficience provenant de la dématérialisation, ceci pourrait à terme économiser environ 718 millions d’heures de travail par an, soit une économie de l’ordre de 1% du PIB (plus de 10 milliards de dirhams) ».

Il s’agit également d’augmenter la contribution du secteur des Technologies de l’information et de la communication à plus de 10% du PIB et le lancement d’au moins une licorne marocaine dans le domaine de l’intelligence artificielle, la Fintech ou l’Agritech dans un délai de cinq ans, a-t-il noté.

De son côté, Amine Mounir Alaoui, président de la commission chargée de la société du savoir et de l’information qui a supervisé l’élaboration de l’avis, a insisté sur la numérisation totale de l’ensemble des procédures administratives de bout en bout et la mise à disposition du réseau très haut débit pour le maximum de citoyens de manière à ce qu’ils puissent accéder à ces services, ce qui rendra la relation entre les citoyens et l’administration simplifiée.

Il a également souligné l’impératif d’intégrer la digitalisation dans la vie quotidienne des jeunes et faire en sorte que ça devienne réellement une façon de vivre. Élaboré dans le cadre d’une auto-saisine, l’avis du Conseil économique, social et environnemental traite d’une thématique qui constitue de plus en plus un enjeu majeur pour l’avenir de notre pays.

Véritable levier de transformation et d’accélération, la digitalisation favorise l’amélioration de la qualité des interactions entre citoyens et administrations, l’augmentation de la productivité et de la compétitivité de l’économie en plus de contribuer à réduire les inégalités sociales et spatiales.