jeudi, avril 18, 2024
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Casablanca: la qualité de l’environnement urbain «insuffisante» dans 10 arrondissements

La qualité de l’environnement urbain «insuffisante» dans 10 des arrondissements de Casablanca




Basée sur cinq indicateurs environnementaux et d’urbanisme, la qualité de l’environnement urbain à Casablanca serait «mauvaise» dans 10 des 17 arrondissements de la ville, selon une récente étude. 

L’aménagement et la gestion du territoire sont souvent des problématiques qui hantent les décideurs. 

Dans des villes comme Casablanca, l’urbanisation s’est toujours faite au détriment de la qualité de vie de la population et l’environnement en général. En témoigne la multitude d’espaces verts ayant disparu, pour laisser place à des projets. 

Pour décrire l’interaction entre différents facteurs ayant un impact positif ou négatif sur la qualité de l’environnement, des chercheurs ont mis en place un indice de la qualité de l’environnement urbain, qui reste un paramètre complexe et variable. 

Il est utilisé dans le but d’instaurer un contrôle efficace de l’étalement urbain et une meilleure planification et gestion de la ville.




Dans une étude récente, des chercheurs des universités Mohammed VI Polytechnique de Ben Guerir et Hassan II de Casablanca se sont ainsi intéressés à la qualité de l’environnement urbain dans la ville de Casablanca. 

Pour ce faire, ils se sont basés sur des données de télédétection ainsi que cinq indicateurs environnementaux, dérivés d’une image satellite de la ville. 

L’analyse a permis de calculer l’indice de qualité de l’environnement urbain (UEQI) pour les 17 arrondissements composant la ville de Casablanca.

Les valeurs ont été spatialement cartographiées en trois classes pour l’indice (bon, modéré et mauvais).

La qualité de l’environnement urbain «mauvaise» dans 10 des 17 arrondissements

Les résultats obtenus à partir de l’analyse ont montré «une différence significative dans les valeurs UEQI entre les arrondissements».




La qualité environnementale a été jugée «insuffisante» dans les arrondissements disposant de moins d’espaces verts et de surfaces plus étanches, c’est-à-dire plus bétonnées. 
Selon l’étude, la répartition spatiale de l’indice de qualité de l’environnement urbain montre que la classe représentant une mauvaise qualité de l’environnement urbain correspond aux arrondissements situés au centre et au nord de la ville (Ben M’Sick, Al-Fida, Sidi Othmane, Mechouar, Mers-Sultan, Hay Mohammadi, Roches noires, Sidi Belyout, Aïn Sbaa et Sidi Bernoussi). «Ces arrondissements considérés comme les zones les plus peuplées car elles ont la plus forte densité d’habitat et de population à Casablanca, avec entre 424 et 350 habitants à l’hectare, avec l’existence des zones industrielles et des zones commerciales», expliquent les cinq chercheurs.





En revanche, «les surfaces étanches sont faibles à l’ouest de la ville dans les parcs et zones de villas au niveau des communes d’Anfa, Ain Chock et Hay Hassani».

Des arrondissements où la qualité de l’environnement urbain est jugée «bonne» et qui disposent d’une «faible densité d’habitation inférieure à 115 habitants par hectare et d’espaces verts plus importants».

L’étude rappelle à cet égard que l’arrondissement d’Anfa «a une très bonne conception urbaine (parcs et zones de villas), et un niveau socio-économique élevé».





Ainsi, «la qualité de l’environnement urbain s’avère insuffisante dans plus de la moitié des arrondissements de la zone d’étude qui ne constituent que 25% du territoire urbain», tandis que «seules 3 communes ont une bonne qualité et représentent plus de 44% des aires urbaines».

«Cela indique que la conception urbaine est un facteur essentiel de la qualité environnementale urbaine», résument les chercheurs.

Pour ceux-ci, «la méthode introduite dans ce travail peut être reproduite pour des villes avec des conditions similaires, ce qui fournit des informations importantes pour les urbanistes pour une meilleure planification et gestion».

«Les résultats peuvent servir d’outil efficace pour déterminer les interventions les plus critiques à faire par l’autorité pour l’urbanisme et le foncier actuels et futurs», concluent-ils.