Chaque minute, 2 enfants meurent dans le monde d’un accident involontaire
Chaque minute, 2 enfants meurent dans le monde d’un accident involontaire
Chaque minute, deux enfants meurent dans le monde d’un accident involontaire et plus de dix enfants sont hospitalisés pour la même raison, a indiqué Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé. Des tragédies horribles vécues par les familles des victimes en silence.
Cela dit, l’accident qui a conduit au décès du petit Rayan au Maroc, et qui a créé un élan de solidarité sans précédent, a fait que ce sujet est devenu plus que jamais d’actualité.
Dans une analyse, Dr. Hamdi avance des données et des chiffres sur les accidents involontaires, produits généralement au sein de la maison, qui font des millions de victimes chaque année (hospitalisation, décès, blessures à vie, handicap,…) surtout parmi les enfants et les personnes âgées, et comment prévenir ses accidents.
Selon Dr. Tayeb Himdi, ces accidents sont presque tous évitables, mais continuent de faire des victimes parce que notre monde en général, nos maisons et nos installations, ne sont pas conçues pour protéger les enfants, mais plutôt conçues par des adultes pour protéger les adultes, sans prendre en considération les besoins et la sécurité des enfants, des personnes âgées et des personnes ayant des besoins particuliers.
Afrique : 53 enfants/100.00 décèdent chaque année
Les enfants sont malheureusement les plus touchés par les accidents de la vie quotidienne, qui comprennent les accidents involontaires et autres, mais ne comprennent pas les accidents de la circulation ou ceux résultant de catastrophes naturelles, estime le chercheur en systèmes et politiques de santé.
Ces accidents sont généralement produits à l’intérieur de la maison ou dans l’espace qui y est attaché ou qui l’entoure, notamment à l’école, au sport ou lors d’activités de divertissements. Ils font ainsi plus d’un million de morts parmi les enfants chaque année et plus de 10 millions d’hospitalisations par an, avance Dr. Hamdi, notant que 95% de ces accidents surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
En effet, en Afrique, et sur 100.000 enfants, 53 décèdent suite à des accidents de la vie quotidienne contre 8 décès pour 100.000 enfants en Europe, ce qui signifie que les accidents chez les enfants de familles à revenu moyen ou faible sont 3 fois plus élevés que dans les familles à revenu élevé, souligne le spécialiste, en raison notamment des contraintes liées à l’espace, la vétusté des équipements ou encore l’absence ou la mauvaise qualité des équipements et des outils de protection.
Par ailleurs, Dr. Hamdi indique que chaque année, un enfant sur 7 à 8 est victime d’un accident involontaire dont 15% sont hospitalisés et 1% à 2% gardent des troubles ou des lésions psychomotrices, esthétiques ou fonctionnelles permanentes.
Plus d’un tiers des accidents chez les enfants se produisent au niveau de la tête
Dans les pays à revenu élevé et grâce aux efforts déployés, les décès d’enfants dus aux accidents involontaires ont été réduits de 50%, mais constituent encore 40% des décès, précise le spécialiste, notant que les cinq principales causes d’accidents involontaires restent les chutes, la suffocation, l’empoisonnement, la noyade ou encore un incendie.
Ces accidents involontaires se produisent généralement dans les maisons et espaces environnants, rappelle Dr. Hamdi, avant de préciser que près du tiers des blessures reste concentré au niveau de la tête.
En chiffres, le chercheur en systèmes et politiques de santé avance que 60% des accidents sont causés par des chutes, 30% par des blessures à la tête sachant qu’avant 7 ans, le poids de la tête d’un enfant repose majoritairement sur son corps, précise-t-il.
Pour les tragédies touchant les bébés, Dr. Hamdi estime qu’elles surviennent plus avant que le bébé ne commence à trop bouger menant ainsi à l’étouffement à l’oreiller ou aux objets qui l’entourent, en plus des accidents de chute du lit, puis l’étouffement en mangeant, les chutes lors des premiers pas, l’empoisonnements, incendies et noyades, un petit enfant pouvant se noyer dans 20 centimètres d’eau.
Comment prévenir ces accidents involontaires
D’après Dr. Hamdi, presque tous ces accidents involontaires peuvent être évités si nous menons des études épidémiologiques liées à ces accidents pour déterminer leur nature et leurs causes en lien avec les communautés locales pour les cibler par des campagnes et des mesures adaptées, préconise-t-il.
Il s’agit également, selon le même spécialiste, d’organiser des campagnes de sensibilisation et de prévention auprès des adultes et des familles des enfants sur les accidents et les moyens de les prévenir et d’y faire face, ainsi que de promulguer et mettre en œuvre des lois et des normes relatives à la protection et à la sécurité dans le domaine de la construction, des équipements et des conditions de sécurité.
De même, Dr. Hamdi suggère de former les adultes aux premiers secours pour aider et secourir les victimes de ces accidents qui sont généralement des enfants ou des personnes âgées.
Les enfants restent des petits êtres humains très différents des adultes.
Le chercheur en systèmes et politiques de santé estime qu’il faut changer et modifier leur environnement en commençant par la maison et en reconsidérant tout son contenu depuis les portes, les fenêtres, les couloirs, les meubles, les appareils électroménagers, les outils et les escaliers afin que l’enfant évite les chocs et les chutes.
Il est également primordial, pour Dr. Hamdi, d’adopter certaines méthodes de prévention lorsqu’on a un enfant, comme l’observer pendant qu’il joue dans le jardin ou à l’extérieur de la maison ou près de la piscine sans oublier de clôturés le tour de la piscine et le doté même d’une alarme.
Pour éviter les incendies, le spécialiste préconise de tourner les poignées de la poêle et de la cuisinière vers l’arrière pour que les mains de l’enfant ne les atteignent pas tout en gardant les produits de nettoyage et tous les produits toxiques dans leurs contenants d’origine et les placez dans une armoire verrouillée hors de la portée de l’enfant.