samedi, avril 20, 2024
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Routiers Algériens au Sahara: pourquoi l’Algérie n’a pas été soutenue par la communauté internationale?

Routiers Algériens au Sahara: pourquoi l’Algérie n’a pas été soutenue par la communauté internationale?




Dans l’affaire de l’accusation faite par l’Algérie contre le Maroc lui reprochant un supposé assassinat de 3 routiers qui s’étaient introduits dans le Sahara, Alger cherche des soutiens extérieurs. Mais pour la communauté internationale, difficile de soutenir l’Algérie dans l’état actuel des choses. Voici pourquoi. Envers et contre tous, l’Algérie tente de saper le processus politique engagé dans le dossier du Sahara, et cela par tous les moyens possibles.

Depuis un an, le régime militaire algérien n’a eu de cesse de s’en prendre au Maroc dans diverses affaires, notamment en provoquant la crise d’El Guerguerat, en accusant Rabat d’être derrière les incendies en Kabylie, l’accusant de menacer sa stabilité depuis la normalisation avec Israël…

L’Algérie a également fait de nombreuses démonstrations de force en organisant plusieurs exercices militaires pile poil au niveau des frontières avec le Maroc, ou encore en chassant manu militari de simples agriculteurs marocains, de terres qu’ils cultivaient depuis de nombreuses années, victimes du mauvais tracé des frontières entre les deux pays.

Le président algérien a également ordonné aux grandes entreprises algériennes de rompre leur collaboration avec les entreprises marocaines, interdit le survol de l’espace aérien algérien par les avions marocains, qu’ils soient militaires ou civils.




Enfin, l’Algérie a ignoré la main tendue du Roi Mohammed VI pour la réconciliation, a refusé les Canadairs mis à la disposition par Maroc lors des incendies en Kabylie, avant de rompre totalement les relations diplomatiques avec le royaume et de rompre le contrat sur le gazoduc Maghreb-Europe qui approvisionnait l’Espagne en gaz en traversant le Maroc.

Une escalade qui n’en finit pas depuis un an exactement, et qui va dans un seul sens, car le Maroc, tempère et ne répond pas aux attaques répétées de l’Algérie. Le dernier événement en date, celui qui accuse le Maroc d’avoir tué 3 routiers algériens qui se sont introduits dans le Sahara en utilisant des drones, a encore une fois laissé les militaires algériens dans une mauvaise passe.

Et pour cause, tous les éléments de cette affaire ne tiennent pas la route et cela n’aura pas échappé à la communauté internationale saisie par l’Algérie pour la placer en témoin. Mais le silence le plus criant et qui a du mal à passer à Alger, c’est celui des pays arabes qui n’ont pas réagi à la surenchère algérienne.

« On n’assiste néanmoins pas aux réactions qu’appelle la gravité de la situation, que ce soit de la part de la partie incriminée, des grandes puissances, des Etats arabes ou des institutions internationales », a écrit le site d’information TSA.




Le site admet que l’Algérie a saisi les institutions internationales dont elle est membre « dans une offensive diplomatique pour prendre à témoin l’opinion internationale sur les agissements du royaume du Maroc ».

Le ministre algérien des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, s’est tourné vers le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Aboul Gheit, et le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen. Et malgré tous ces efforts pour faire endosser au Maroc la responsabilité du prétendu meurtre des trois Algériens, la communauté internationale est restée silencieuse.

Et pour cause, l’Algérie avait ignoré les appels à la retenue lorsqu’elle a rompu ses relations diplomatiques, et avait balayé d’un revers de la main toutes les tentatives de médiation de pays arabes. Il n’en fallait pas plus pour les Etats arabes pour comprendre qu’il est impossible de faire raisonner l’Algérie, ce pays qui s’étonne aujourd’hui du silence de la communauté internationale et du Maroc en particulier.

« Le silence le plus énigmatique est celui des Etats arabes, d’habitude prompts à proposer leurs bons offices pour désamorcer les crises entres Etats de la région », écrit TSA.




Les médias algériens se demandent pourquoi le Maroc n’a pas dit un mot sur les faits et pourquoi il n’a pas présenté de condoléances vis à vis des prétendues victimes.

Mais ils ne sont pas demandés pourquoi la présidence algérienne a-t-elle directement accusé le Maroc sans mener d’enquête, à peine deux jours après les faits? Et s’il était nécessaire de répondre à un Etat qui, non seulement est dans son tort, accuse, et menace de surcroît. Aussi, y a-t-il encore quelque chose à dire à un pays qui refuse la paix, la solidarité, et qui choisit de rompre ses relations diplomatiques?

Si la communauté internationale n’a pas réagi, c’est certainement parce qu’elle connait le jeu de manipulation et de fake news du régime en place en Algérie, dont le président lui-même n’hésite pas à mentir effrontément aux médias, comme lorsqu’il avait dit qu’il n’existait pas de prisonniers politiques en Algérie, ou de journalistes emprisonnés pour avoir fait leur travail, ou encore lorsqu’il a affirmé récemment au Der Spiegel que la France et les Etats-Unis emprisonnent des journalistes.

Si l’affaire d’El Guerguerat avait donné un avant-goût de la perfidie de l’Algérie qui agresse et se pose en victime, aujourd’hui avec le prétendu meurtre des 3 routiers algériens qui s’apparente plus à un coup monté, la communauté internationale est encore servie.




L’Algérie qui s’est empressée d’accuser avec certitude le Maroc, n’a apporté aucune preuve de ses allégations, a cherché à dissimuler le lieu où les camions civils calcinés ont été retrouvés: au Sahara et dans une zone militarisée, ce qui pose la question de savoir pourquoi l’Algérie provoque-t-elle le Maroc en s’introduisant dans ce territoire qui fait partie de sa souveraineté nationale alors que les frontières terrestres entre Rabat et Alger sont fermées depuis 1994?

Aussi, comment se fait-il que la Minurso n’ait été informée que le lendemain des supposés faits? Pourquoi les membres du polisario (qui étaient bizarrement présents au moment des faits et ont pris des photos et des vidéos) se sont-ils débarrassés des cadavres en les envoyant rapidement en Algérie avant l’enquête de la mission onusienne?

Enfin, si l’Algérie a prétendu que le Maroc a utilisé des drones lanceurs de bombes ou d’autres types de bombardements ultra sophistiqués, comment se fait-il que la carcasse des camions soit restée intacte et qu’ils n’y ait eu aucun débris? Et pourquoi n’y a-t-il pas de cratère en dessous de ces camions comme cela aurait dû être le cas?…