Sahara marocain: l’ambassadeur US en Israël promet d’accélérer l’opérationnalisation de la reconnaissance
Marocanité du Sahara: l’ambassadeur des États-Unis en Israël promet d’accélérer l’opérationnalisation de la reconnaissance
La reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité du Sahara entre dans sa deuxième année. Une décision que le président Joe Biden n’a pas annulée mais son opérationnalisation traine le pas. L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, promet de contribuer à sortir de cette impasse.
L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, se fixe de nouveaux objectifs.
Après avoir lancé, le 26 janvier, le Groupe de travail des ambassadeurs sur les Accords d’Abraham, le diplomate souhaite dégager certains obstacles entravant encore l’opérationnalisation de la reconnaissance par son pays de la marocanité du Sahara occidental. Face à ses problèmes, l’ambassadeur Nides se veut optimiste.
«Nous travaillons très étroitement avec les Marocains, avec le Congrès, avec les Israéliens pour résoudre ces problèmes. Dans le cadre des Accords d’Abraham, le Royaume du Maroc est assez important pour nous, très important pour les Israéliens», a-t-il déclaré dans une interview accordée à The Times of Israel.
«Le Département d’État est, d’ailleurs, très concentré sur la résolution de ces problèmes, y compris le Sahara Occidental, et les problèmes liés à l’approche du Congrès», a souligné le diplomate américain mais sans donner de précisions sur ce sujet. Des promesses qui ne peuvent occulter certains faits.
Ainsi, aux États-Unis, la loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) pour l’année fiscale 2022, signée le 28 décembre par le président Joe Biden, conditionne en effet le financement d’exercices militaires avec le Royaume du Maroc à son engagement à «rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental».
Un obstacle qui n’est d’ailleurs pas unique. Le projet de l’ouverture d’un consulat général des États-Unis à Dakhla, reste toujours au stade du virtuel. Une présence, appelé à s’installer dans la durée.
En effet, dans le projet de budget 2022, qui n’a pas encore été adopté par la Chambre des représentants et le Sénat, un amendement interdisant au Département d’État de puiser dans ses ressources financières pour la construction d’une représentation diplomatique des États-Unis à Dakhla a été présenté par le sénateur Démocrate Chris Coons, membre de la Commission des Crédits.
«Les fonds accordés doivent être mis à disposition de l’assistance du Sahara occidental, y compris pour soutenir les efforts diplomatiques afin de faciliter un règlement politique du conflit au Sahara occidental», indiquait Coons, en mettant en garde contre l’usage des «fonds à la construction ou l’exploitation d’un consulat des États-Unis» dans la province.
Une menace qui plane, au moins jusqu’au 11 mars, quant à l’opérationnalisation de la reconnaissance de la marocanité du Sahara.
Et pour cause, le mardi 8 février, la Chambre des représentants et le Sénat se sont mis d’accord pour prolonger le budget fédéral jusqu’à cette date et éviter ainsi la paralysie des services publics (Shutdown).
À ces deux obstacles, un projet de contrat datant du 10 décembre 2020, d’un montant de plus d’un milliard de dollars, est toujours bloqué.
Il porte sur quatre drones aériens sophistiqués de type SeaGuardian MQ-9B fabriqués par la compagnie General Atomics ainsi que des missiles de précision. Les Émirats arabes unis sont logés à la même enseigne.
Après avoir franchi l’obstacle de l’approbation des deux Chambres du Parlement des États-Unis, le contrat de vente des avions F-35 est suspendu à la signature du président Joe Biden. Interpellé sur ce sujet, l’ambassadeur Tom Nides a éludé la question.
Pour rappel, la ministre israélienne de l’Intérieur, Ayelet Shaked, avait apporté un regard critique sur les accords d’Abraham, conclus en 2020. «Il y a beaucoup de potentiel, mais beaucoup dépend de l’engagement de l’administration [Biden]».
«En fin de compte, ces pays font la paix, non seulement parce qu’ils ont intérêt à faire la paix avec Israël, mais aussi parce qu’ils ont un intérêt avec les États-Unis, avait-elle déploré en novembre 2021.