Crise Maroc-Espagne: les regrets de Brahim Ghali
Crise Maroc-Espagne: les regrets de Brahim Ghali
Le leader du Front séparatiste armé Polisario, Brahim Ghali, dit regretter « profondément » la crise générée par son entrée en Espagne en avril dernier pour des raisons sanitaires.
Il dénonce une « instrumentalisation politique » de la situation par le Royaume du Maroc.
« Tout le monde connaît les conditions de mon arrivée en Espagne ainsi que le motif exclusivement humanitaire de mon accueil qui a été politiquement instrumentalisé par le Royaume du Maroc pour faire chanter le gouvernement de (Pedro) Sánchez », a déclaré Brahim Ghali dans une interview accordée à l’agence de presse espagnole EFE à Bruxelles, en marge du sommet Union européenne-Union africaine.
Le leader du mouvement indépendantiste trouve « regrettable » que l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, ait « payé de sa carrière professionnelle » le prix de ce « geste humanitaire ».
Le leader du mouvement séparatiste a ajouté qu’il n’est « pas du tout responsable » des conséquences de son séjour en Espagne. Concernant ses ennuis judiciaires, il s’est limité à soutenir qu’il a « une confiance totale en la justice espagnole ».
Pour Brahim Ghali, sa présence à ce sommet est pleinement justifiée en ce sens que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est « un État membre fondateur de l’Union africaine ».
« La présence d’un État sahraoui, aux côtés du Royaume du Maroc, dans un cadre de paix, de stabilité, de bon voisinage et de respect mutuel, est la seule solution légitime et durable au conflit du Sahara occidental », a-t-il souligné.
Il a appelé les États-Unis, l’Espagne et tous les membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies à s’impliquer davantage dans la résolution de ce conflit.
L’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, « ne réalisera aucun progrès » sans le soutien « ferme » de la communauté internationale, a assuré le leader sahraoui.
Le leader du Front séparatiste armé Polisario a dénoncé le « manque de volonté sincère, le manque de de sérieux et le manque de de fermeté dans leur engagement pour la légalité internationale » de certains membres du Conseil de sécurité.
Et le chef des milices séparatistes armées d’ajouter : « L’option proposée par le Royaume du Maroc n’est pas une solution mais un fait accompli d’occupation illégale…
La communauté internationale, représentée par l’Organisation des Nations unies, peut et doit garantir l’autodétermination et l’indépendance d’un peuple pacifique et patient comme le peuple sahraoui ».