vendredi, avril 26, 2024
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Crise Maroc-Espagne: le Royaume-Uni prêt à reprendre la place de l’Espagne

La Grande-Bretagne prête à faire la « compétition » pour reprendre la place de l’Espagne




Alors que la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne continue d’être au menu des relations des deux royaumes et partenaires commerciaux, un autre royaume, la Grande-Bretagne, est prêt à faire la « compétition » pour reprendre la place de l’Espagne.

« Tout est une question de compétition » et la crise entre le Maroc et l’Espagne est une « bonne nouvelle » pour la Grande-Bretagne, a déclaré mercredi soir, Dr Andrew Murrison MP, l’envoyé commercial du Premier ministre britannique au Maroc, lors d’une cérémonie à l’ambassade du Royaume-Uni à Rabat.

Le Royaume-Uni qui a négocié avec le Maroc un accord d’association en prévision du Brexit et entré en vigueur le 1er janvier 2021, ambitionne de développer encore plus ses relations commerciales avec Rabat et, cela fait l’objet de négociations avec le gouvernement marocain.

« Nous sommes à nouveau une nation commerçante indépendante. Nous devons donc nous battre pour nous-mêmes. Bien sûr, nous sommes en concurrence avec nos partenaires de l’Union européenne, et c’est une bonne nouvelle, bien sûr », a déclaré l’envoyé personnel du chef du gouvernement britannique pour le commerce en réponse à la question de savoir si son pays allait profiter de la crise Maroc-Espagne pour se positionner en tant que « remplaçant ».




C’est une bonne nouvelle pour Londres « parce que cela signifie que nous pouvons rivaliser selon nos propres conditions et c’est une bonne nouvelle pour nos partenaires (en référence au Maroc), car ils peuvent trouver un marché au Royaume-Uni là où ils pourraient avoir des difficultés avec l’Union européenne », a-t-il affirmé en soulignant que le Royaume-Uni est déterminé à faire réussir le Brexit.

Le responsable britannique estime par ailleurs que concurrencer l’Espagne dans sa relation commerciale avec le Maroc est de bonne guerre expliquant qu’il s’agit d’une compétition.

« C’est donc une question de compétition qui va tirer vers le bas les coûts et faire monter la qualité », a-t-il affirmé.

« Donc au niveau de notre relation bilatérale (avec le Maroc) c’est-à-dire importations et exportations, je pense que c’est une chose positive » qu’il y ait une possibilité de reprendre la partie commerciale accaparée par l’Espagne.




« Et j’ai souvent dit que le Brexit serait un succès et que son succès dépendait de la capacité à commercer librement avec nos partenaires à travers le monde », a-t-il ajouté.

Jusqu’ici, le Maroc a fait de l’Espagne son partenaire commercial numéro 1 au vu de la relation historique et de la proximité géographique qui lie les deux pays.

Cette relation privilégiée entre Madrid et Rabat ne s’arrête pas qu’au niveau commercial, mais pour l’Espagne qui qualifie sa relation avec le Maroc de « partenariat stratégique », ce volet est crucial.

Depuis l’accueil en avril dernier par Madrid du controversé et leader du mouvement séparatiste sahraoui « polisario », Brahim Ghali (recherché en Espagne pour « crimes contre l’humanité » et « génocide ») dans le dos du Maroc, les relations entre les deux capitales se sont détériorées, sans trouver d’issue.

Cela fait 8 mois que la brouille diplomatique est en cours et la situation semble peser en Espagne sans toutefois que la péninsule ibérique ne veuille répondre aux exigences du Maroc.




Le Royaume du Maroc a annoncé clairement qu’il n’acceptera plus de ses partenaires des positions ambiguës sur le Sahara, sa première cause nationale.

Ces derniers ne pourront plus tirer avantage du Maroc ou espérer continuer à avoir des relations commerciales avec Rabat sans inclure le Sahara, a rappelé le Roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion du 4ème anniversaire de la Marche verte.

De son côté, le Royaume-Uni pourrait tirer son épingle du jeu et profiter de la situation de crise entre le Maroc et l’Espagne, si toutefois Rabat en témoigne la volonté, et voudrait imposer à Madrid une sanction conséquente à la mesure de son double jeu et son inflexibilité.

Depuis l’ouverture fin 2021 de la ligne maritime directe Pool-Tanger Med, plus rapide et moins chère que le circuit normal via l’Union européenne (France et Espagne), l’option de remplacement de l’Espagne par une offre compétitive et qualitative semble être une option réaliste et réalisable.

Cette ligne, directe reliant le nord du Maroc au sud du Royaume-Uni, ne fait que 58 heures, soit deux fois moins de temps que la voie impliquant des pays tiers et qui durait six jours.