vendredi, novembre 22, 2024
InternationalNationalPolitiqueSociété

(Vidéos) Le Maroc accusé de financer une œuvre subversive pour déstabiliser l’Algérie

(Vidéos) Le Maroc accusé de «financer» une œuvre «subversive» destinée à déstabiliser l’Algérie




Tournée au Maroc et basée sur le livre «Paix à leurs armes» de l’auteur allemand Oliver Bottini, la nouvelle série d’ARTE a provoqué une vague de colère en Algérie, au point que les médias algériens accusent le Maroc de «financer» une œuvre «subversive» destinée à déstabiliser le pays.

La semaine dernière, la chaîne franco-allemande de service public et à vocation européenne ARTE a dévoilé «Alger Confidentiel», sa mini-série composée de quatre épisodes.

Elle raconte l’histoire d’un attaché d’ambassade allemand et une juge d’instruction algérienne qui enquêtent sur le kidnapping d’un vendeur d’armes allemand à Alger, dans les années 1990.

En replay sur Arte.tv jusqu’au 18 mars 2022 et diffusée sur ARTE jeudi 17 février, la série, une adaptation du livre très documenté «Paix à leurs armes» de l’auteur allemand Oliver Bottini, a provoqué une vague de colère en Algérie.




L’agence algérienne de presse APS (Algérie Presse Service) lui a même dédié deux longues dépêches pour tirer à boulets rouges sur les médias français et dénoncer une tentative pour «déstabiliser» le pays.

Intitulée «Quand la stabilité de l’Algérie dérange les médias du service public français», la première critique le «poids de la haine de l’Algérie, de son peuple et de ses institutions légitimes» qui serait «encore fort dans l’audiovisuel public français».

«La fiction, qui n’en est pas une, produite par la chaîne franco-allemande, ARTE, sur la décennie noire et qui a pour objectif de remettre au goût du jour la thèse du « qui tue qui » confirme encore une fois que ces médias ne désespèrent pas du retour d’un invraisemblable chaos en Algérie», fustige-t-elle encore.




Une série «subversive» qui serait «financée» par le Maroc

Accusant la France et ses médias de «dérouler le tapis rouge au FIS dissout», l’APS rappelle l’accueil «à bras ouvert» par la France du mouvement terroriste Rachad, héritier du FIS.

«Visiblement, l’audiovisuel du service public français qui soutient une organisation terroriste en Algérie, n’est pas sur la même longueur d’onde que la France officielle engagée dans une guerre contre le terrorisme islamiste dans le Sahel», poursuit-elle.

Et comme à l’accoutumée, les médias du voisin de l’Est n’ont pas raté l’occasion pour impliquer le Maroc.

L’APS revient ainsi, dans une deuxième dépêche pour relayer les propos d’un «politologue et expert des questions géopolitiques et des migrations», accordés à la Chaîne 3 de la radio nationale algérienne.

L’«expert» puise ainsi dans le jargon du pouvoir algérien, pour assurer que cette série entre dans le cadre de «la déstabilisation de l’Algérie à la veille d’un Hirak hypothétique».

Ce dernier serait «bien préparé sur les réseaux sociaux par le biais de certaines adresses IP installées au Maroc, dans l’entité sioniste et à Paris».




Tout en rappelant qu’ARTE «a produit plusieurs films et documentaires propagandistes à l’exemple de 12 documentaires du sinistre BHL, destinés à la déstabilisation du monde arabe et du Maghreb», l’«expert» va encore plus loin en ajoutant que «Algérie Confidentiel» aurait été «adaptée par le clan des Azoulay au Maroc et tourné dans ce pays».

«Le roi du Maroc a mis la main à la poche pour financer une série qui est un canular, relatant des événements faux n’ayant rien à voir avec la réalité», enchaîne-t-il avant d’accuser le metteur en scène de la série d’être «un petit producteur inconnu, proche des milieux sionistes, ayant des accointances avec le Makhzen et passant son temps à dénigrer l’Algérie».

À rappeler que ce n’est pas la première fois que l’Algérie monte au créneau pour critiquer une œuvre d’art ou une série.

En décembre 2020, des médias algériens avaient critiqué «Redemption day», premier film américain réalisé par Hicham Hajji, en assurant qu’il aurait été «financé par le gouvernement marocain» pour «nuire à l’image» de leur pays.