Le Maroc n’a pas pris part au vote d’une résolution de l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine
Le Maroc n’a pas pris part au vote d’une résolution de l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine
Aux cotés d’une dizaine de pays, le Royaume du Maroc n’a pas participé au vote d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU «exigeant de la Fédération de Russie de cesser immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine et de s’abstenir de tout nouveau recours illicite à la menace ou à l’emploi de la force contre tout État membre».
Le Maroc n’a pas pris part au processus de l’adoption d’une résolution sur l’invasion russe en Ukraine, ce mercredi 2 mars au siège de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York. L’opération du vote a donné les résultats suivants : 141 pour, 5 contre (la Russie, la Biélorussie, l’Erythrée, la Corée du Nord et la Syrie) et 35 abstentions dont celle de l’Algérie.
L’ONU n’a pas compté les pays ayant préféré ne pas participer au vote du texte. Ils étaient 12 dont le Royaume du Maroc.
«Par cette position, le royaume évite de donner, devant les membres de l’Assemblée générale, des explications de son vote.
Rabat prend, ainsi, une distance avec les jeux des principaux acteurs dans ce conflit et évite de susciter la colère d’aucune partie», explique dans des déclarations à Yabiladi une source diplomatique ayant requis l’anonymat.
Elle ajoute que «les coulisses au siège de l’ONU à New York bruissent d’une préparation d’autres sanctions diplomatiques et politiques contre la Russie de Vladimir Poutine.
Certains brandissent même le retrait de son statut de membre permanent au Conseil de sécurité, hérité de l’Union soviétique».
De son côté le ministère marocain des Affaires étrangères précise, dans un communiqué publié ce soir, que «la non-participation du Maroc ne saurait faire l’objet d’aucune interprétation par rapport à sa position de principe concernant la situation entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, telle que réaffirmée dans le Communiqué du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, en date du 26 février 2022».
«Le Royaume du Maroc a toujours œuvré pour favoriser le non recours à la force pour le règlement des différends entre États.
Il appelle à la poursuite et à l’intensification du dialogue et de la négociation entre les parties pour mettre fin à ce conflit et encourage toutes les initiatives et actions à cette fin», indique le département de Nasser Bourita.
Si le Royaume du Maroc n’a pas pris part au vote de ce mercredi, les autres pays arabes ne l’ont pas suivi sur cette voie.
Les Émirats Arabes Unis, par exemple, ont mis sous le boisseau leur abstention au Conseil de sécurité, pour appuyer la résolution de l’AG de l’ONU.
«Chaque pays agit en fonction de ses propres intérêts et rien n’est gratuit. Entre l’abstention, sur le même sujet d’Abou Dhabi, du vendredi 26 février au Conseil de sécurité, aux côtés de l’Inde et la Chine, et aujourd’hui beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Hier les Quinze ont en effet adopté, avec l’appui de la Russie, une résolution étendant à l’ensemble des rebelles houthis l’embargo sur les armes au Yémen, applicable jusqu’à présent à des individus et entreprises nommément désignés.
Un succès pour Abou Dhabi», précise la même source.
Le texte de l’organisation internationale a fait état de l’approbation d’une résolution qui «déplore dans les termes les plus énergiques l’agression commise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine en violation du paragraphe 4 de l’Article 2 de la Charte» des Nations Unies et «exige que la Fédération de Russie cesse immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine et s’abstienne de tout nouveau recours illicite à la menace ou à l’emploi de la force contre tout État Membre».
Deux jours après le déclenchement de la guerre contre Kiev, le ministère des Affaires étrangères a indiqué, le 26 février dans un communiqué, que «le Royaume du Maroc suit avec inquiétude l’évolution de la situation entre la Fédération de Russie et l’Ukraine.
Le Royaume du Maroc réitère son soutien à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de tous les États membres des Nations Unies».