vendredi, avril 26, 2024
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Pedro Sánchez négocie avec Abdelmadjid Tebboune la réouverture du GME

Pedro Sánchez négocie avec Abdelmadjid Tebboune la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe




Même si son pays n’est pas touché directement par la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, le chef du gouvernement espagnol s’active pour convaincre le président algérien de revenir à l’ordre qui prévalait avant le 31 octobre.

Les États-Unis sont également sur la même voie.

Le gouvernement espagnol négocie avec les plus hautes autorités algériennes la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui passe via le Royaume du Maroc.

Une révélation faite par le site économique Merca2.

«Des sources du secteur de l’énergie» au voisin ibérique assurent que des contacts ont eu lieu «au plus haut niveau» entre des représentants des deux gouvernements en vue de la réactivation du gazoduc Maghreb-Europe.

La même source ajoute que la société Naturgy, qui avait le droit d’exploiter l’oléoduc jusqu’à l’expiration du contrat le 31 octobre, suit avec un grand intérêt le cours de ces négociations.




Les sources consultées se disent optimistes, notamment après la conversation téléphonique, du 6 mars, entre Abdelmadjid Tebboune et Pedro Sanchez qui leur a donnée des raisons d’espérer un changement de la position de l’Algérie sur ce sujet.

La décision algérienne de ne pas renouveler le contrat du gazoduc Maghreb-Europe n’a pas réellement affecté l’approvisionnement du marché espagnol en ce produit.

Le voisin ibérique a vite pallié cette fermeture en frappant aux portes des États-Unis pour garantir ses besoins en gaz.

En février, l’Espagne a, d’ailleurs, acheté 12 472 gigawattheures (GWh) des États-Unis, soit 32,9% du total des importations gazières, contre 8 801 à l’Algérie, soit seulement 23,2%.




Les États-Unis seraient également sur la même voie

Cette médiation de Pedro Sanchez n’est pas dénuée de calculs politiques.

L’invasion de la Russie du territoire ukrainien, offre au chef du gouvernement l’occasion d’arracher une reconnaissance de l’administration Biden de son influence sur la scène internationale.

Avant même le déclanchement, le 24 février, de la guerre en Ukraine, les États-Unis cherchent activement des pays à même de remplacer le gaz et le pétrole russes, notamment pour approvisionner le marché de l’Union européenne.

Après le Qatar, Washington a même initié un dialogue avec le Venezuela pour la levée des mesures, imposées en avril 2019 par l’ex-président Donald Trump, interdisant aux entreprises américaines d’importer du pétrole vénézuélien.

Le président Nicolas Maduro a révélé, la semaine dernière, avoir rencontré une délégation composée de hauts fonctionnaires américains et abordé la reprise des exportations.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la démarche de Pedro Sanchez de convaincre le président Tebboune de rouvrir le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe via le Maroc.




À noter que le chef du gouvernement espagnol n’est pas le seul qui s’active sur ce dossier. Les Etats-Unis y sont également.

Depuis son arrivée à Alger, début février, la nouvelle ambassadrice américaine, Elizabeth Moore Aubin a soulevé cette question lors de ses réunions avec le président Tebboune, le Premier ministre, Aïmen Benabderrahmane et Ramtane Lamamra.

Ce sujet était également au menu de la dernière session du Dialogue stratégique entre l’Algérie et les États-Unis, coprésidée par la n°2 de la diplomatie des Etats-Unis, Wendy Sherman, et le ministre algérien des Affaires étrangères.

Pour l’heure, le voisin de l’Est affiche publiquement son rejet catégorique aux appels de rouvrir le gazoduc Maghreb-Europe.

Néanmoins, l’Algérie a déjà accordé une concession aux Américains, en convenant de qualifier l’invasion de l’Ukraine «d’attaque préméditée et injustifiée de Poutine contre le peuple ukrainien», indiquait les services d’Antony Blinken dans un communiqué publié le 10 mars.