samedi, avril 27, 2024
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Sahara marocain: l’Algérie cherche comment « punir » l’Espagne

Sahara marocain: l’Algérie cherche comment « punir » l’Espagne




L’Algérie veut que l’Espagne revienne sur sa décision de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara.

Pour ce faire, elle serait prête à priver la péninsule de gaz. En réaction au revirement « brusque » de position de l’Espagne sur le Sahara, le gouvernement algérien a déjà rappelé samedi son ambassadeur à Madrid, Saïd Moussi, pour des consultations.

Pendant ce temps, l’ambassadrice marocaine à Madrid, Karima Benyaich, a rejoint son poste dimanche, après 10 mois d’absence, mettant ainsi fin à la longue crise entre le Royaume du Maroc et l’Espagne.

Cette décision de l’Espagne est vue par les autorités algériennes comme une « trahison ».

Dans un communiqué publié dimanche, le Sénat algérien a dénoncé cette décision espagnole, la qualifiant de « dérive inacceptable » contre la cause sahraouie.




La décision espagnole « affecte l’équilibre et les intérêts diplomatiques et marquera de manière durable et qualitative les relations algéro-espagnoles, jusqu’ici caractérisées par la confiance et le respect mutuel », a indiqué pour sa part, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et ancien ambassadeur d’Algérie en Espagne, dans une tribune publiée dimanche dans le journal TSA.

Pourtant, l’Algérie ne dispose pas d’autres moyens de pression sur l’Espagne en dehors du gaz, croit savoir El Confidencial, précisant que depuis la fermeture, fin octobre, du gazoduc Maghreb-Europe (GME) traversant le Maroc, l’Espagne est devenue beaucoup moins dépendante du gaz algérien.

À fin novembre 2021, l’Algérie fournissait 43% de gaz à l’Espagne, contre 23,2% en février dernier, perdant de fait sa place de premier fournisseur de gaz de l’Espagne.




Ceci au profit des États-Unis qui ont fourni 33,3% de gaz naturel liquéfié (GNL) au cours de la période.

Toutefois, l’Algérie reste un « partenaire privilégié » pour l’Espagne, surtout en cette période de hausse des prix des hydrocarbures du fait de la crise ukrainienne.

Il y a deux semaines, Pedro Sanchez a appelé le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour s’assurer qu’Alger continuerait à approvisionner l’Espagne en gaz.

Les autorités américaines et espagnoles négocient la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe avec l’Algérie qui ne compte pas céder à la pression afin de continuer à « punir » le Royaume du Maroc.

Ce que craignent les observateurs, c’est que l’Algérie donne la priorité, dans les mois à venir, à l’Italie qu’elle approvisionne également en gaz via deux gazoducs.