vendredi, avril 19, 2024
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« Le Maroc ne renoncera jamais à Ceuta et Melilla »

Javier Otazu: « Le Maroc ne renoncera jamais à Ceuta et Melilla »




Javier Otazu, ancien correspondant de l’agence EFE à Rabat et actuellement en poste à New York, estime que le Maroc tient au Sahara et a réussi à faire changer d’avis l’Espagne sur cette question, mais ne renoncera jamais à sa revendication sur Ceuta et Melilla.

« Le Maroc ne se soucie pas du prix à payer. Il va l’assumer, car la question du Sahara guide toute sa politique, étrangère comme intérieure », a déclaré Javier Otazu dans un entretien à El Independiente, intervenant au sujet de la récente décision de l’Espagne de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara.

L’ancien correspondant de l’agence EFE à Rabat ne pense pas qu’en retour de ce changement de position de l’Espagne, le Royaume du Maroc ait pris l’engagement de respecter l’intégrité territoriale de Ceuta et Melilla.

« Tout porte à croire qu’il s’agissait d’un accord verbal et non écrit », a-t-il précisé.

« Je n’ai pas vu jusqu’à présent une déclaration solennelle du Royaume du Maroc dans laquelle il s’engage à respecter l’intégrité territoriale des deux villes. Et pour qui connaît un peu le Royaume du Maroc, cela ne risque pas d’arriver.




Pour le Royaume du Maroc, Ceuta et Melilla font simplement partie du territoire marocain », a développé Javier Otazu.

L’ancien correspondant de l’agence EFE à Rabat a souligné que le Royaume du Maroc a « toujours gagné ses bras de fer » avec des pays bien plus puissants que lui, comme les États-Unis, la France, l’Allemagne, au cours des dix dernières années.

« C’est surprenant, car c’est un petit pays dont le grand atout est sa situation stratégique en Afrique du Nord. Mais sa diplomatie joue très fort et joue toujours pour gagner », a-t-il ajouté.

Javier Otazu dit également ne pas comprendre pourquoi l’Espagne a choisi ce contexte de crise énergétique pour opérer ce revirement.

« Je ne vois pas quels sont les gains immédiats pour l’Espagne », explique-t-il, alertant sur les éventuelles représailles de l’Algérie qui, « lors des prochaines renégociations de contrats, pourrait bien privilégier d’autres entreprises du secteur au lieu de Repsol et Cepsa, implantées en Espagne depuis des décennies ».