vendredi, avril 26, 2024
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L’interdiction du port du voile divise Marine Le Pen et Emmanuel Macron

L’interdiction du port du voile divise Marine Le Pen et Emmanuel Macron




Le port du voile s’invite à nouveau dans le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les deux candidats à la course pour les présidentielles 2022, alors que le sujet continue de diviser l’opinion publique.

Le débat entre Emmanuel Macron et son adversaire à l’élection présidentielle française, Marine Le Pen, sur la promesse de cette dernière d’interdire le port du foulard dans les lieux publics, continue de faire rage.

Interpellés à plusieurs reprises durant l’entre deux tours sur l’interdiction du voile promise par la candidate RN, Emmanuel Macron et Marine Le Pen assument leurs divergences sur ce thème controversé qui s’invite à nouveau dans le débat.

Après le président-sortant lors d’un bain de foule à Strasbourg mardi, c’est la candidate RN qui vendredi sur un marché de Pertuis (Vaucluse) a fait face à une femme voilée contestant son projet d’interdiction du voile dans l’espace public.

Les analystes estiment que l’une des raisons de l’avance de Le Pen est qu’elle a réussi à se présenter comme une candidate plus modérée et la candidate la mieux à même de gérer les problèmes, y compris les prix élevés.




Mais la candidate de droite anti-immigration est dure avec le voile et dit que si elle est élue, elle infligera une amende aux femmes qui le portent en public.

Pendant ce temps, Macron a cherché à exploiter l’insistance de Le Pen sur cette idée pour dire que sa politique n’est pas différente de celle du Front national radical fondé par son père, Jean-Marie Le Pen.

Le président-candidat a dénoncé la proposition de sa rivale d’extrême droite d’interdire le voile dans la rue, mesure qui, pour lui « diviserait le pays ».

Il s’est également présenté comme un défenseur de la liberté religieuse, soulignant que l’interdiction du foulard reviendrait constitutionnellement à interdire tous les symboles religieux, y compris le béret juif et la croix.

Lors d’une visite dans la ville de Strasbourg, dans l’est de la France, mardi, dans le cadre d’une tournée à la rencontre des électeurs, Macron a demandé à une femme voilée si elle portait le voile de force ou par décision. « C’est entièrement mon choix », a répondu la femme.




Ceci tout en se vantant de s’identifier comme féministe, ce à quoi Macron a répondu, dans une référence apparente au plan de Le Pen, « c’est la meilleure réponse aux conneries que j’ai entendues ».

Macron est allé encore plus loin jeudi lors d’une visite dans la ville portuaire du nord du Havre, déclarant: « Aucun pays au monde n’interdit le foulard dans les lieux publics. Voulez-vous être le premier à le faire ? »

Cependant, selon Marine Le Pen, cette interdiction seule « apparaîtrait dérisoire » et doit être complétée et s’imbriquer dans « la loi que je vais proposer pour lutter contre le fondamentalisme islamiste ».

« Il faut aussi supprimer tous les financements aux associations islamistes, il faut interdire leur constitution, il faut interdire les Frères musulmans et le salafisme, il faut fermer les mosquées qui font la promotion de l’islam radical », a-t-elle listé.

« C’est un ensemble, je veux lutter contre l’idéologie totalitaire islamiste, il n’y a pas que le voile », a insisté Marine Le Pen.




Marine Le Pen a indiqué vouloir légiférer sur « les uniformes islamistes. » En guise de conclusion, la députée du Pas-de-Calais a « enjoint les Français » à aller lire cette loi « sur son site.

« Je les enjoins à le faire pour qu’ils comprennent que c’est pour préserver les principes constitutionnels qui sont les nôtres. Cette idéologie totalitaire s’attaque à la laïcité, l’égalité entre les hommes et les femmes, à la liberté de choisir ou quitter une religion, ces principes qui sont l’ADN de notre pays ».

Macron est clairement conscient de l’importance du vote de l’électorat musulman en France, qui compte environ cinq millions et représente neuf pour cent de la population.

Selon un sondage Ifop, 69% des électeurs musulmans au premier tour des élections ont choisi le troisième candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. Gagner le soutien des partisans de Melenchon est considéré comme crucial pour Macron pour assurer sa victoire au second tour.