Le Maroc fait baisser drastiquement les arrivées de migrants dans les îles Canaries
Le Maroc fait baisser drastiquement les arrivées de migrants dans les îles Canaries
Le chef de la police des îles Canaries, Rafael Martinez, a assuré mardi que le Maroc a commencé à contrôler « beaucoup plus » le départ des bateaux de fortune qui transportent les migrants vers l’archipel. « Le Maroc contrôle très bien la côte avec des patrouilleurs. Si ce n’était pas le cas, le flux migratoire vers les îles Canaries aurait sensiblement augmenté », a déclaré Rafael Martinez lors de la « Conférence sur l’immigration » organisée par le CGPJ (Conseil général du pouvoir judiciaire d’Espagne) et le gouvernement canarien. Selon les chiffres de la police, le nombre de migrants arrivant par bateau aux îles Canaries cette année, est passé de 3 194 en janvier à 375 en mars, fait savoir Confilegal, rappelant que c’est au cours de ce dernier mois que l’Espagne a normalisé ses relations avec le Maroc.
Selon Rafael Martinez, l’expulsion rapide des migrants, en seulement 72 heures, est un message fort lancé aux réseaux criminels dédiés au trafic de migrants par bateau. De nombreux migrants paient entre 1 000 et 2 000 euros à ces organisations pour faire le voyage vers les îles Canaries, a précisé Rafael Martinez qui se dit peiné de voir des migrants se faire expulser, car ils voient leurs rêves ainsi brisés. Mieux, l’expulsion est une opération « compliquée » et onéreuse parce que chaque migrant doit être accompagné par deux agents sur des vols à destination et en provenance de son pays d’origine, souligne-t-il. « Les gens parlent très facilement de l’immigration, mais ne peuvent pas « imaginer » ce qu’endurent les migrants lors de ces périples en mer qui durent plus de dix jours sur des bateaux de fortune surchargés, avec 100 personnes à bord, et sans possibilité de faire le moindre mouvement, à part jeter un corps en mer », a déploré Rafael Martinez.
Le chef de la police des îles Canaries a ajouté que « la traversée de l’Atlantique est la plus dure ». Le chef de la police des îles Canaries a aussi dénoncé les conditions de vie « déplorables » dans les centres de migrants, notant que les gardes civils, les agents de la police nationale et les travailleurs de la Croix-Rouge souffrent également de cette situation « difficile ». Pour ces raisons, Rafael Martinez a appelé à investir pour le développement de l’Afrique afin que les Africains restent heureux chez eux et arrêtent de dépenser de l’argent pour venir sur les îles au péril de leurs vies. Une protection des frontières par Frontex et une « politique commune des visas » devraient aussi contribuer à lutter contre l’immigration clandestine, a conclu le chef de la police des îles Canaries, Rafael Martinez.