Sahraouis séquestrés en Algérie: les parlementaires marocains saisissent leurs homologues européens
Sahraouis séquestrés en Algérie: les parlementaires marocains saisissent leurs homologues européens
Les Sahraouis détenus dans les camps de Tindouf en Algérie sont des « populations séquestrées », a déclaré Lahcen Haddad, coprésident de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, dans une lettre adressée à ses homologues européens.
« Cette situation nous préoccupe » parce qu’une grande partie de Sahraouis séquestrés sont « Marocains », indique la lettre.
Interpellant les députés européens interpellés sur les violations systématiques des droits humains dans les camps de Tindouf par le pouvoir algérien, les députés marocains ont adressé une lettre à leurs homologues pour leur faire part de leurs inquiétudes et de leurs profondes inquiétudes pour leurs compatriotes retenus par l’Algérie.
« Cette situation nous préoccupe en tant que députés marocains, car une bonne partie des populations séquestrées dans les camps de Tindouf sont des Sahraouis marocains », a souligné Lahcen Haddad, dans cette lettre.
Malgré les appels du Conseil de sécurité de l’ONU et du Haut Commissariat Réfugiés (HCR) pour que l’Algérie compte et enregistre les « réfugiés » sahraouis comme le stipule le droit international, l’identité et le nombre de ces présumés réfugiés restent un mystère, a-t-il déclaré.
Selon les chiffres du Haut Commissariat Réfugiés datant de 2018, le nombre de personnes vivant dans les camps de Tindouf serait de 90 000 personnes, avec un ajout de 35 000 rations supplémentaires qui y ont été ajoutées pour cause d’impact d’inondations sur les plus vulnérables. Le nombre a été conservé en cas de nouvelle catastrophe naturelle.
« L’Algérie et le polisario affirment qu’un plus grand nombre de réfugiés vivent dans les camps et reçoivent une aide humanitaire à la lumière de ces estimations, très probablement, exagérées.
Mais ils refusent continuellement de compter et d’enregistrer les “réfugiés” malgré les appels constants du Haut Commissariat Réfugiés et du Conseil de sécurité de l’ONU », a écrit Lahcen Haddad.
Si l’Algérie considère les Sahraouis marocains (ainsi que d’autres venants de la région du Sahel) sur son sol comme des « réfugiés », pour le Maroc, ces personnes sont des « populations séquestrées » détenues contre leur gré dans les camps de Tindouf.
Leur incapacité de se déplacer en Algérie ou à l’étranger et encore moins, leur droit au retour au Maroc ne leur est pas permis. Ils vivent dans des camps et des bâtisses de fortune, en plein désert, n’ont pas le droit d’avoir d’activités lucratives, et sont donc condamnés à vivre dans la pauvreté et la privation.
Les députés marocains ont dénoncé les « violations systématiques » et la « situation désastreuse » des droits humains dans ces camps de Tindouf situés non loin de la frontière avec le Royaume du Maroc.
En effet, l’Algérie n’applique pas pour les Sahraouis la Convention de Genève de 1951 ni le Protocole de 1967 y afférent. M. Haddad a interpellé les parlementaires européens sur la situation de ces Sahraouis et cette culture d’« entreposage » que leur impose l’Algérie et qui est contraire à l’esprit et à la lettre du droit international sur les réfugiés.
En outre, l’Algérie et sa milice du polisario (créée pour menacer l’intégrité du Maroc depuis qu’il a récupéré son territoire anciennement colonisé par l’Espagne, NDLR) détournent les aides internationales destinées aux « réfugiés » sahraouis depuis près de 50 ans dans l’impunité absolue.
Ces aides contribuent indirectement à maintenir le statu quo et à poursuivre l’oppression des Sahraouis qui sont devenus depuis toutes ces années un business qui rapporte autant pour l’Algérie que le polisario.
En 2015, l’Office de lutte anti-fraude de l’Union européenne a découvert que l’aide humanitaire de l’Union européenne destinée aux réfugiés séquestrés par l’Algérie, dont le montant atteignait 105 millions d’euros était détourné par le polisario pour des activités telles que l’achat d’armes.
Le 24 juillet 2020, les parlementaires européens ont déposé une motion de résolution à ce sujet dénonçant le détournement de ces « aides humanitaires » pour le financer une organisation séparatiste armée.
Haddad a donc exhorté tous les députés européens à prendre les mesures nécessaires pour inciter l’Algérie à mettre fin à cette situation illégale et à lui faire assumer toute sa responsabilité dans la gestion des camps et la libre circulation de la population et le libre accès à la justice algérienne.
Le responsable marocain a également appelé la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen à mener une enquête complète sur l’utilisation illégale d’enfants soldats par le polisario.
Il rappelle que le recrutement et l’utilisation d’enfants de moins de 15 ans comme soldats sont interdits par le droit international humanitaire. Ces pratiques sont considérées comme un crime de guerre par la Cour pénale internationale.