Espagne: une motion pour sanctionner le Maroc rejetée par le Sénat
ESPAGNE: UNE MOTION POUR SANCTIONNER LE MAROC, LA MAURITANIE ET L’ALGÉRIE REJETÉE PAR LE SÉNAT
Le parti d’extrême droite espagnol VOX, s’est vu infliger un véritable camouflet lors d’une proposition de motion visant à sanctionner économiquement le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie au niveau européen pour ne pas avoir « protégé » les frontières espagnoles.
Le parti ultra-nationaliste espagnol s’est retrouvé seul face à tout le Sénat qui s’est dressé contre sa motion visant à sanctionner les trois pays d’Afrique du nord, supposément pour ne pas avoir protégé les frontières espagnoles de l’afflux de migrants.
La motion comprenait d’autres aberrations et amalgames qui font un lien raciste et islamophobe direct entre immigration illégale et djihadisme, considérant que les migrants seraient des extrémistes religieux pouvant toucher à la « sécurité nationale » de l’Espagne.
Aucun soutien n’a été accordé à ce projet de motion par les sénateurs espagnols, non seulement parce qu’il est déconnecté des réalités, est contraire au droit international, mais également va à l’encontre de la nouvelle relation Maroc-Espagne et les engagements de transparence, de coopération dans tous les domaines pris par les deux pays il y a à peine quelques semaines.
Le texte présenté devant les élus demandait aux institutions européennes « d’imposer des sanctions économiques au Maroc, à l’Algérie et à la Mauritanie » pour les migrants arrivant en Espagne, et de « dénoncer devant les organisations internationales l’agression subie par l’Espagne par les États d’Afrique du Nord, en ne contrôlant pas le trafic irrégulier de personnes dirigées vers les côtes espagnoles ».
Ainsi, le parti d’extrême droite espagnol VOX proposait également de « bloquer les visas des ressortissants d’Algérie, du Maroc et de Mauritanie jusqu’à ce que ces pays ne réadmettent pas les immigrés illégaux qui ont violé nos frontières de manière massive ».
Le sénateur VOX de Murcie, José Manuel Marin, qui a été chargé de défendre la motion, a tenté de justifier cette proposition.
Il estime que lorsqu’un pays voit son droit violé par l’autre, « il peut recourir à des contre-mesures pour protéger sa souveraineté et réparer les dommages causés », selon le droit international, et la Commission du droit international des Nations Unies.
Le texte estime également que l’immigration clandestine devrait être considérée comme une question de « sécurité nationale » en Espagne, en vertu des articles 23 et 24 de la loi sur la sécurité nationale.
« Si l’on ajoute la variable du terrorisme camouflée dans ladite immigration, le cocktail qui se produit est critique pour toute nation », a déclaré José Manuel Marin.
Le texte n’a reçu qu’une seule voix en sa faveur, celle de Vox, une abstention de Cuiadanos, mais surtout 26 rejet, dont celui du Parti populaire (PP) lié à Vox par les mêmes thèses anti-immigration.