La crise de l’îlot Persil racontée par un ancien ministre espagnol de la Défense

LA CRISE DE L’ÎLOT PERSIL RACONTÉE PAR UN ANCIEN MINISTRE ESPAGNOL DE LA DÉFENSE

Federico Trillo-Figueroa Martínez-Conde, ancien ministre espagnol de la Défense, raconte les dessous de l’opération qui a permis à l’Espagne de récupérer l’îlot Persil (Leila) après l’invasion marocaine en juillet 2002, sans recourir à la force armée.




Ce premier « incident » entre le Royaume d’Espagne et le Royaume du Maroc, sur l’îlot Persil, aurait pu dégénérer en conflit armé, a déclaré l’ancien ministre espagnol de la Défense Federico Trillo dans un entretien qu’il a accordé au quotidien espagnol ABC.

Federico Trillo a souligné qu’il s’agissait d’« une invasion qui viole le droit international ». Des hélicoptères armés ont survolé l’îlot, prêts à riposter contre une éventuelle attaque du Maroc.

Federico Trillo dit qu’il a été informé de l’invasion de l’îlot le 10 juillet 2002 par son collègue Ángel Acebes, alors ministre de l’Intérieur. « La Garde civile a détecté la présence de “Maures” en uniforme à Persil », lui a-t-il confié.

Federico Trillo a rencontré les chefs d’état-major interarmées pour avoir de plus amples informations.




Puis l’ancien ministre espagnol de la Défense s’est rendu à La Moncloa pour une réunion de crise avec Ana Palacio, le vice-président, Mariano Rajoy et le président du gouvernement espagnol José María Aznar.

À la fin de cette réunion, le président du gouvernement espagnol José María Aznar a autorisé le lancement d’une opération militaire, dans la discrétion la plus totale. « Le président a montré qu’il est un grand homme d’État, il a beaucoup réfléchi à la décision, il y avait beaucoup de pression… et aussi beaucoup de concertation », a rappelé Federico Trillo.

Pour l’ancien chef de la Défense, la succession de chantages du Maroc est un fait.

« Après la crise migratoire de mai 2021 à Sebta, j’ai dit que c’était une manifestation de plus des revendications de territoires espagnols par Mohammed VI… C’est pour montrer que nous sommes entre ses mains », a ajouté l’ancien ministre espagnol de la Défense.