vendredi, avril 26, 2024
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Les aviculteurs espagnols dénoncent l’importation de volaille marocaine dans l’UE

LES AVICULTEURS ESPAGNOLS DÉNONCENT L’IMPORTATION DE VOLAILLE MAROCAINE DANS L’UNION EUROPÉENNE

Les aviculteurs espagnols n’approuvent pas la décision de l’Union européenne d’autoriser l’entrée de volaille marocaine ou de produits à base de viande de volaille marocaine sur le marché de l’Union européenne, parce que selon eux, le Maroc « ne respecte pas les exigences sanitaires ».




Eloy Ureña, aviculteur à Fayón (Saragosse) depuis 30 ans, n’est pas pour l’importation de volaille marocaine sur le marché européen, décidée le 30 juin dernier par la Commission européenne dans son règlement 2022/1040.

Comme lui, de nombreux aviculteurs espagnols disent ne pas comprendre cette décision qui pourrait mettre en péril la viabilité de 5 000 fermes en Espagne. « Le poulet marocain est plus cher que l’espagnol.

Actuellement, un kilo de poulet coûte en moyenne 3,24 euros au Royaume d’Espagne et 4,10 euros au Royaume du Maroc », explique au site espagnol d’actualité « El Español » Eloy, responsable de la filière volaille de l’association des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs (COAG).

Et d’ajouter : « Le Maroc peut importer du poulet de pays tiers comme le Brésil, dont le poulet est moins cher qu’en Espagne, puis l’exporter vers l’Union européenne. Or, ces poulets de pays tiers ne remplissent pas les conditions sanitaires ».




Ainsi, la volaille qui sera exportée du Maroc pourrait ne pas être marocaine. La situation inquiète d’autres aviculteurs comme Loli García qui craint que « si le poulet importé du Maroc est moins cher que celui d’Espagne, cela affectera profondément les éleveurs espagnols qui souffraient déjà de la hausse des coûts de production ».

Des experts de l’Union européenne avaient effectué en mars et septembre 2017 des visites de contrôle au Maroc, et ont conclu que le royaume « ne remplissait pas totalement les conditions d’une certification sanitaire pour l’exportation vers l’Union européenne ».

« Cinq ans, c’est assez court pour effectuer des changements importants qui permettent un contrôle sanitaire adéquat des poulets au Maroc », précise Eloy Ureña.

Pourtant, la Commission européenne assure que le Maroc « a fourni des garanties en ce qui concerne le respect des exigences applicables en matière de santé animale de l’Union, ou des exigences équivalentes ».