France: la famille d’un marocain tué par la police demande de réouvrir l’enquête
FRANCE : LA FAMILLE D’UN ÉTUDIANT MAROCAIN TUÉ PAR LA POLICE DEMANDE LA RÉOUVERTURE DE L’ENQUÊTE
La famille du jeune marocain tué par les forces de l’ordre françaises a demandé à la justice parisienne une nouvelle autopsie du corps de leur fils, et d’enquêter sur les circonstances de sa mort.
L’étudiant marocain Zakaria Menouni est décédé dans un hôpital en France il y a quelques mois. Le procureur de la République a indiqué qu’une enquête pénale pour « tentative d’assassinat sur des membres de la préfecture de police de Blois » avait été ouverte à son encontre.
Les premiers éléments de l’enquête ont conclu que le policier qui a tiré sur le Marocain a agi « en état de légitime défense », selon le parquet.
Le procureur de la République a indiqué que l’étudiant avait menacé des policiers avec un couteau, ce qui les avait incités à faire usage de l’arme.
À cet égard, Mourad El Ajouti, l’avocat de l’étudiant marocain décédé, a déclaré : « J’ai soumis une demande de réautopsie, après qu’il a été tué par la police française en avril dernier, lorsqu’il a été abattu alors que plusieurs policiers ont affirmé qu’il était dans un état d’hystérie ».
Me El Ajouti a ajouté, dans une déclaration, que « trois mois après l’incident, la famille du défunt n’a pas reçu de rapport médico-légal sur les causes du décès de leur fils, qui avait 26 ans et qui poursuivait ses études en France ».
Et d’ajouter : « Le père du défunt a adressé une requête au procureur de la République afin de s’enquérir des causes du décès de son fils, mais sa requête est restée sans réponse. Les premières données fournies par le procureur de la République indiquent qu’il était impossible de déterminer les causes du décès ».
Il a poursuivi : « Les policiers ont également été entendus, et aucun d’entre eux n’a été poursuivi. L’un des policiers a tiré quatre coups de feu dans la poitrine du jeune homme, ce qui viole le protocole concernant l’usage de la force nécessaire pour tenter de contrôler les délinquants ».
« Il faut d’abord essayer de contrôler le délinquant, ensuite, après, le coup de feu est dirigé vers le bas de son corps, ce qui montre que le policier a commis un meurtre avec préméditation, justifiant ainsi l’état psychologique de la victime, qui peut être lié à une situation de danger ».
L’avocat a souligné qu’« il est étrange que sept policiers aient été incapables de contrôler un jeune homme de 26 ans », ajoutant que « les incidents liés aux excès de la police française dans les meurtres de citoyens ont augmenté récemment ».
Il a poursuivi : « Une enquête a été ouverte sur un certain nombre d’accidents dans lesquels se trouvent des victimes françaises.
Nous n’accepterons pas que l’affaire soit dissimulée, car le défunt est Marocain et les déclarations du procureur de la République témoignent de la méconnaissance des circonstances de son décès et du manque de prise au sérieux ».
Me El Ajouti a indiqué son intention de porter plainte auprès des autorités marocaines et de demander que l’affaire soit renvoyée par la procédure du mandat international, l’article 710 du code de procédure pénale permettant « de poursuivre tout étranger qui commet, hors du territoire marocain, un crime punissable » par la loi marocaine si la victime est de nationalité marocaine ».
L’avocat conclut que « la justice marocaine peut délivrer une délégation judiciaire internationale afin de la mettre en œuvre à l’extérieur du pays, la procédure d’extradition des criminels contre la police française ».