Le père de Sébastien Raoult, arrêté au Maroc, appelle à bloquer son extradition aux États-Unis
LE PÈRE DE SÉBASTIEN RAOULT, ARRÊTÉ AU MAROC, APPELLE À BLOQUER SON EXTRADITION AUX ÉTATS-UNIS
Le père d’un étudiant français arrêté au Maroc dans le cadre d’une affaire de piratage informatique, a appelé la Première ministre française, Elisabeth Borne, à empêcher l’extradition de son fils aux États-Unis qui le réclament.
Sébastien Raoult, un jeune homme, âgé de 21 ans, avait abandonné ses études en informatique en décembre dernier avant de partir pour 3 mois de vacances au Maroc, selon son père.
Il a été interpellé le 31 mai, à l’aéroport de Rabat, alors qu’il était sur le point de prendre un vol pour la Belgique, ont indiqué des sources policières marocaines.
Depuis le 2 juin, il est incarcéré à la prison de Tiflet 2, près de Rabat. En passant les contrôles, les policiers ont découvert qu’il faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol sur demande de la justice des États-Unis.
Le pays l’accuse d’être impliqué dans une grosse affaire de cybercriminalité contre des entreprises notamment américaines, dont fait partie Microsoft où 1 Go de son code source a été rendu public.
Le FBI soupçonne le jeune homme d’appartenir à un groupe de hackers dénommé les « ShinyHunters », une référence à l’univers des Pokémon, que les autorités américaines accusent de mener des actions cybercriminelles de manière régulière, indique l’Obs, qui a annoncé l’affaire.
Le père du suspect a également appelé le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti à « sortir de son mutisme » dans cette affaire (il estime que son fils n’est pas coupable, ndlr) critiquant le fait qu’il y ait une demande d’extradition aux États-Unis alors que les faits qui lui sont reprochés auraient été commis en France.
« Je suis persuadé que mon fils est innocent, et qu’il est utilisé comme une monnaie d’échange. Quelqu’un a sans doute usurpé son identité.
Des choses ne sont pas claires dans cette histoire, c’est un scandale politico-judiciaire », a indiqué le père du suspect dans une déclaration à l’Agence France-Presse (AFP), ajoutant que « les États-Unis croient que leurs lois doivent s’appliquer dans le monde entier ».
L’avocat de l’étudiant a adressé des courriers au président de la République française, Emmanuel Macron, au ministre de la Justice français, Éric Dupond-Moretti et au parquet d’Epinal dans les Vosges, où est domicilié son client, pour demander à ce qu’il soit jugé en France.
S’il est extradé aux États-Unis qui le réclament, le jeune français risque une peine allant jusqu’à 116 ans de prison. Il est poursuivi pour « complot en vue de commettre une fraude et abus électronique », « fraude électronique » et « vol d’identité grave ».