Des saisonnières marocaines arnaquées par la banque Caixabank
DES SAISONNIÈRES MAROCAINES ARNAQUÉES PAR LA BANQUE CAIXABANK
La banque Caixabank n’ouvrira pas une enquête et n’offrira pas non plus d’explications sur la fraude des polices d’assurance qui a été perpétrée pendant plusieurs années entre 2013 et 2019 contre les saisonnières marocaines qui participent aux campagnes de fruits rouges à Huelva.
La banque Caixabank estime que les témoignages et documents révélés par La Mar de Onuba ne suffisent pas pour ouvrir une enquête pour savoir si son bureau de Huelva a prélevé à la source, de manière frauduleuse, des sommes comprises entre 70 euros et 200 euros par an des salaires des saisonnières marocaines domiciliés dans la banque à titre de « primes » d’assurance.
Mieux, la banque note l’absence de plaintes ou de réclamations de la part des présumées victimes de ce détournement.
Selon le journal « La Mar de Onuba », la fraude consistait à faire souscrire les saisonnières à des assurances « santé », « rapatriement » et autres assurances à leur insu et sans leur consentement préalable.
Elle a été perpétrée de manière continue entre 2013 et 2019.
Ce prélèvement abusif d’une partie des salaires de ces saisonnières pourrait s’expliquer par le fait qu’à leur arrivée à Huelva, elles sont contraintes de signer un contrat et autres documents sans prendre connaissance du contenu et sans obtenir copie de ceux-ci.
Le journal « La Mar de Onuba » a recueilli le témoignage de certaines saisonnières qui affirment que l’entreprise qui les a recrutées leur a fait signer des documents pour l’ouverture de comptes d’épargne à La Caixa et les montants devraient être prélevés à la source de leurs salaires.
De son côté, la banque Caixabank soutient que les copies des documents comprenant la police d’assurance souscrite, ont été envoyées à l’adresse des clientes… au Maroc.
Faut-il le rappeler, la grande majorité des saisonnières ne comprennent pas ou très peu l’espagnol et certaines ne savent même pas lire ni écrire.
Les saisonnières marocaines soutiennent n’avoir jamais reçu une telle documentation.
La banque espagnole admet également ne pas avoir retrouvé les accusés de réception qui prouveraient les polices souscrites par ces dernières (comme par hasard!).
Najat Bassit, membre de l’association de défense des droits des saisonnières, a confié s’être entretenue avec un responsable de la banque pour demander l’annulation des polices et le remboursement des primes perçues illégalement.
Ce qui, lui a-t-on signifié, ne serait pas du tout possible.