Mobilisation autour de la libération d’un français détenu au Maroc
MOBILISATION AUTOUR DE LA LIBÉRATION D’UN JEUNE FRANÇAIS DÉTENU AU MAROC
Un jeune entrepreneur français, originaire de Metz, accusé d’agression et de transaction commerciale illégale, est en prison au Maroc depuis près de 9 mois.
À quelques jours de la reprise de son procès, des appels à l’aide sont lancés auprès des autorités pour demander sa libération.
Thomas Clausi s’était installé depuis trois ans au Maroc afin de lancer sa société, Africa Pay, la première néo-banque d’Afrique, pouvant permettre, sur une grande échelle, à tous les Africains de disposer d’un compte bancaire.
Mais, depuis le 22 décembre dernier, l’entrepreneur de 20 ans a été arrêté pour une agression et pour une transaction commerciale illégale, selon ses avocats qui dénoncent une injustice.
Le prévenu serait détenu dans des conditions épouvantables, son audience a déjà été reportée plus de 16 fois, au début sans aucun traducteur, et il est psychologiquement très éprouvé, souligne-t-on.
Juste avant la reprise de son procès, Thomas Clausi souhaite sortir de cet enfer, pouvoir rencontrer les autorités et continuer ses projets.
Le père du Messin lance un appel à l’aide pour son fils emprisonné au Maroc
«C’est un drame (…) Il est en détention à 20 ans, il devient fou», a expliqué Joseph Clausi, le père de Thomas Clausi, un jeune entrepreneur originaire de Metz. Son procès devant la justice marocaine a été reporté «seize fois! Il repasse le 6 octobre, mais ça va encore être reporté», se lamente son père, qui redoute que son fils soit pris dans un «engrenage».
«Il est détenu à Casablanca depuis le 23 décembre 2021» après avoir été arrêté «suite à une plainte d’une Française résidente au Maroc, qui lui a vendu une voiture de luxe contre un paiement en bitcoins (près de 400 000 euros), a précisé l’avocat marocain du jeune homme, Me Mohamed Aghnaj.
Son client est poursuivi pour «escroquerie», «paiement avec une monnaie étrangère sur le territoire marocain» et dans une seconde affaire pour «destruction d’un document bancaire», «un chèque reçu contre une somme de bitcoins qu’il a vendus à une autre personne», détaille le conseil.
Cette dernière charge pourrait lui valoir «la peine la plus lourde, entre 5 à 10 ans de prison», même si la poursuite n’a selon Me Aghnaj «aucun sens»: il a «simplement déchiré un chèque après avoir encaissé son montant suite à une transaction financière».
Quant à l’usage des bitcoins, il risque de payer une amende, même si selon Me Aghnaj, «il n’y a pas de loi explicite» contre «l’usage des cryptomonnaies au Maroc».
Les douanes, pour lesquelles l’usage d’une cryptomonnaie relève du transfert illégal de fonds, lui réclament l’équivalent de 3,7 millions d’euros, explique Joseph Clausi, un ancien employé de banque au Luxembourg qui dit avoir dû partir travailler au Qatar «pour payer les frais» de justice de son fils.
Bac en poche, Thomas, qui a «la fibre du commerce», s’était installé au Maroc où il avait lancé un projet de néo-banque, Africa-Pay, explique M. Clausi.
Les premiers temps en prison ont été très difficiles («plus de 40 dans une cellule, une douche par semaine»), avant de s’améliorer, notamment grâce à l’intervention du Consul d’Italie, Thomas étant franco-italien, poursuit-il.
Me Aghnaj pointe «une erreur de procédure»: il a été déféré devant un tribunal de première instance qui ne s’est déclaré incompétent que «fin juillet 2022», estimant que les faits devaient être jugés par une chambre criminelle.
Un autre Français, étudiant de 21 ans, Sébastien Raoult, est détenu depuis le 31 mai au Maroc à la demande des États-Unis qui l’accusent de cybercriminalité.