vendredi, novembre 22, 2024
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L’ONU pointe la responsabilité de l’Algérie dans le conflit artificiel du Sahara marocain

L’ONU POINTE LA RESPONSABILITÉ DE L’ALGÉRIE DANS LE CONFLIT ARTIFICIEL DU SAHARA MAROCAIN

Dans son dernier rapport annuel sur la situation au Sahara, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) épingle de la manière la plus claire le double jeu de l’Algérie, qui se dit non concernée par le conflit mais dont les actes prouvent tout le contraire.




Faites comme je dis, mais ne faites pas comme je le fais. C’est là toute l’attitude de l’Algérie dans le conflit autour du Sahara occidental, qui se laisse poindre à la lecture du dernier rapport d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Se déclarant ouvertement partie non concernée, Alger agit cependant en principal adversaire du Maroc. Sa responsabilité, comme ses nombreuses contradictions sur le sujet sont néanmoins avérées, et le rapport de Guterres le souligne.

Les faits ne trompent pas.

Écartant toute option d’un référendum onusien, en marquant comme référentiel à une solution au conflit du Sahara les résolutions du Conseil de sécurité postérieures à 2018, Guterres se dit inquiet du climat de tension entre le Maroc et l’Algérie.

Et réaffirme le rôle crucial des deux États voisins dans la résolution de cette question: «la détérioration des relations» entre les deux pays est «une source de préoccupation», indique le rapport, qui appelle Rabat et Alger à «rétablir le dialogue en vue d’un rétablissement de leurs relations et à redoubler d’efforts en matière de coopération régionale, notamment en vue d’un environnement propice à la paix et à la sécurité».




Antonio Guterres souligne, en attendant, que son Envoyé personnel a noté avec soulagement les assurances reçues de ses interlocuteurs, notamment à Alger et à Rabat, qu’il n’y avait aucune intention d’escalade militaire.

Mais tout est de savoir qui entretient et nourrit cette tension, allant jusqu’à proclamer unilatéralement une rupture des relations diplomatiques avec l’autre partie, fermant son ciel à ses avions et menaçant jusqu’à ses pays amis et partenaires.

À ce propos, pointant le rôle de chaque partie, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies évoque, d’un côté, la politique de la main tendue du Maroc au voisin algérien: «le 30 juillet, dans un discours prononcé à l’occasion du 23e anniversaire de son accession au trône, le roi Mohammed VI a assuré aux Algériens que « le Maroc et les Marocains seront toujours à leurs côtés » et indiqué que les Marocains étaient « désireux de trouver une issue à la situation actuelle et favoriser le rapprochement, l’interaction et la compréhension entre les deux peuples ».

En outre, le Roi « a hâte de coopérer avec la présidence algérienne afin que le Maroc et l’Algérie puissent travailler main dans la main et jouir de relations normales »». De l’autre côté, l’Algérie oppose une hostilité sans pareille envers le Maroc.




Le rapport indique ainsi que le 19 mars dernier, l’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne pour des consultations, suite à l’annonce par Madrid de son appui irréversible au plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.

Pour les mêmes raisons, «le 8 juin, la présidence algérienne a annoncé qu’elle suspendait le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, signé en 2002», indique le rapport.

S’agissant de sa responsabilité directe dans le conflit, la partie algérienne continue de jouer les mêmes accords.

«Recevant mon Envoyé personnel à Alger le 19 janvier 2022, le Ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et l’Envoyé spécial pour le Sahara occidental Amar Belani ont réitéré la position algérienne selon laquelle la question était liée à la décolonisation. Les interlocuteurs algériens ont en outre réaffirmé que l’Algérie devait être considérée avec la Mauritanie comme un « voisin inquiet ».»

Mieux encore, ils «ont exprimé des doutes sur le processus de table ronde et tout autre effort qu’ils pourraient considérer comme visant à recadrer la situation en un « conflit régional »».




Les interlocuteurs de Staffan Di Mistura semblent oublier que le format des tables rondes n’est pas une initiative du Maroc mais une émanation de l’Organisation des Nations unies, fermement soutenue par la dernière résolution du Conseil de sécurité (2602) qui somme l’Algérie d’y participer.

La réponse enrobée de l’Algérie sur sa participation aux tables rondes vaut donc confirmation de son rejet catégorique de la recherche d’une solution réaliste au conflit du Sahara. Si ce n’est pas du sabotage des efforts onusiens pour une solution au conflit, cela y ressemble fort.

Sur le terrain, le régime algérien nourrit une situation humanitaire extrêmement grave sur son propre territoire.

À Tindouf, où se concentrent les Sahraouis séquestrés, le rapport de Guterres note des tendances alarmantes de malnutrition et des réductions de plus de 80% des rations alimentaires, alertant sur le fait que «les réfugiés étaient exposés à un risque grave d’insécurité alimentaire et de malnutrition».

Entre temps, le Maroc, lui, agit dans la transparence. Concernant les allégations d’atteintes aux droits de l’homme dans les Provinces du Sud, le rapport relève que le Maroc coopère grandement avec le Haut-commissariat aux droits de l’homme (HCDH).




Le 25 juillet 2022, le Conseil national des droits de l’homme du Maroc a ainsi fourni à l’agence onusienne un rapport couvrant les questions relatives aux droits de l’homme au Sahara et son examen des plaintes reçues, y compris de la part «d’éminents défenseurs des droits de l’homme sahraouis».

Le 1er juillet, Rabat a également fourni au Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) un rapport sur la coopération du Maroc avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations unies, le respect de ses obligations de garantir les droits civils et politiques et de protéger les libertés fondamentales, le modèle de développement au Sahara occidental et les activités du Mécanisme national de prévention contre la torture.

Le rapport contenait par ailleurs des allégations de violations des droits de l’homme commises par le Front Polisario à Tindouf, y compris des restrictions des droits à la liberté d’expression et d’association, ainsi que le recrutement d’enfants soldats.

La preuve de son implication directe dans un conflit dont elle se lave les mains en public, c’est Alger, indique le rapport, qui a pris soin de répondre au Haut-commissariat aux droits de l’homme sur les accusations de recrutements d’enfants soldats à Tindouf.

Le rapport semble ainsi dire que le régime algérien oublie souvent ses déclarations de façade pour manifester, de plus en plus, sa véritable identité: un protagoniste du conflit du Sahara.