jeudi, mars 28, 2024
NationalPolitiqueSociété

Un an du gouvernement Akhannouch: bilan mitigé

UN AN DU GOUVERNEMENT AKHANNOUCH: DES RÉALISATIONS, MAIS AUSSI DES PROMESSES NON TENUES

Lundi 11 octobre 2021, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présenté son programme gouvernemental devant les deux Chambres du Parlement. À quelques jours seulement du premier « anniversaire » de l’Exécutif, l’Observatoire du travail gouvernemental (OTRAGO) a présenté son rapport où il établit un premier bilan de l’action gouvernementale durant cette année. Il y évoque des réalisations, mais aussi des promesses non tenues.




Devant les élus de la Nation, Aziz Akhannouch, avait présenté 10 engagements essentiels de son gouvernement, à leur tête, la création d’un million de postes d’emploi à l’horizon 2026, l’augmentation de l’activité des femmes à plus de 30% au lieu des 20% actuels, tout en promettant de mettre en oeuvre le chantier royal de la généralisation de la protection sociale, protéger et élargir la classe moyenne, et hisser le rythme de la croissance à 4% durant les 5 prochaines années.

À ce titre, l’Observatoire du travail gouvernemental, relevant du centre Al Hayat pour le développement de la société civile, soulève dans son rapport 12 points positifs réalisés par le gouvernement en un an, et émet une trentaine de recommandations sur le travail gouvernemental durant son premier quinquennat.

En ce qui concerne les points positifs, le rapport s’est penché sur le chantier de la généralisation de la protection sociale, notant que le gouvernement a poursuivi la mise en oeuvre de l’arsenal juridique.




Pour le dialogue social, dont le deuxième round a démarré récemment, le rapport rappelle l’accord signé en avril entre les syndicats les plus représentatifs, le gouvernement et la Confédération générale des entreprises du Maroc.

Le lancement des programmes Forsa et Awrach a également été applaudi par l’Observatoire, de même que le soutien de 2 milliards de dirhams accordé au secteur du tourisme en plus de celui, à hauteur de 10 milliards de dirhams, adressé au secteur agricole, frappé de plein fouet par la sécheresse.

Le rapport a également évoqué les 58 projets approuvés par la Commission des investissements, réunie 6 fois, pour une enveloppe budgétaire de 39,1 milliards de dirhams dans le but de créer quelque 16.800 emplois directs et indirects.

Venons en maintenant aux points négatifs soulevés par le rapport dans le bilan du gouvernement d’Akhannouch.

Le document relève ainsi l’absence de mesures parallèles pour garantir le succès et la pérennité des chantiers de la protection sociale.




Ceci remettant en cause le tarif national de référence et les sources de financement.

Pour le projet Awrach, le rapport note une certaine confusion et hésitation sur les résultats escomptés du lancement du programme, les disparités entre régions, ou encore l’échec du programme Forsa depuis son lancement.

En ce qui concerne la hausse des prix des carburants, qui s’est répercutée de manière négative sur le pouvoir d’achat des citoyens, le rapport pointe la « passivité du gouvernement et l’absence d’intervention pour atténuer cette hausse« , mais aussi « l’inertie » de l’exécutif pour stopper le problème de la concurrence dans le secteur ou encore son « opacité » en ce qui est de la résolution du problème de la raffinerie La Samir.

Dans le volet législatif, le document de l’Observatoire du travail gouvernemental fustige le monopole du gouvernement de l’initiative législative, la marginalisation du rôle de l’opposition et leurs impacts négatifs sur l’équilibre politique du pays.




En ce sens, l’Observatoire du travail gouvernemental a livré ses recommandations pour améliorer l’action gouvernementale en proposant d’ouvrir un débat public, clair et franc sur les réformes structurelles, notamment au sujet de la Caisse de compensation, la retraite, le régime fiscal ainsi que la lutte contre la rente et la corruption.

Le document souligne aussi l’importance d’accélérer la sortie des lois sur la concurrence et la réforme du Conseil de la concurrence pour lui permettre de jouer son rôle essentiel pour défendre l’économie nationale et garantir l’intégrité et la transparence de l’action économique et l’investissement et son impact sur le consommateur marocain.

De même, le rapport préconise de renforcer les mécanismes de protection du pouvoir d’achat des citoyens, de garantir les conditions d’une vie digne, et de protéger le citoyen contre le monopole et la spéculation.