vendredi, avril 26, 2024
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Israël pourrait transférer sa technologie nucléaire civile au Maroc

ISRAËL POURRAIT TRANSFÉRER SA TECHNOLOGIE NUCLÉAIRE CIVILE AU ROYAUME DU MAROC

Israël pourrait transférer la technologie nucléaire à des fins pacifiques au Royaume du Maroc alors que la France se serait «retirée» de la coopération avec le Royaume du Maroc dans le domaine «craignant la réaction de l’Algérie», a indiqué le président de la Chambre de commerce et d’industrie Israël-France (CCIF-Tel Aviv), Daniel Rouach.




Le Royaume du Maroc deviendra-t-il une «nouvelle puissance nucléaire avec l’aide d’Israël ?».

Telle est la question à laquelle Daniel Rouach, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Israël-France (CCIF-Tel Aviv) et vice-président de la Chambre du Commerce et d’industrie Maroc-Israël (CCIMI) a tenté de répondre, dans un article qui a été publié il y a quelques jours par Israël Valley.

Le responsable y déclare, citant un expert israélien, que «les Français, champions du nucléaire, ne souhaitent pas vraiment coopérer dans ce domaine (…), craignent la réaction d’Alger et surtout ils ne veulent pas de prolifération nucléaire».

Une raison pour laquelle «les Marocains se tournent vers Israël dans le domaine nucléaire civil».

En 2007, le Royaume du Maroc et la France étaient déjà parvenus à un accord de coopération dans le domaine nucléaire, lors de la visite de l’ancien président français Nicolas Sarkozy à Rabat.

Les deux parties avaient alors convenu de négocier cet accord afin de déterminer «le nombre de centrales qui seront construits à l’avenir, leurs emplacements et la possibilité de les utiliser pour le dessalement de l’eau de mer et la production d’énergie électrique».




Toutefois, «la coopération dans le domaine nucléaire est très sensible et on en parle à peine», confie Daniel Rouach.

Pour lui, «le mot ‘nucléaire’ a finalement été prononcé de manière explicite entre les acteurs des relations bilatérales».

À la question de savoir si le Royaume du Maroc pourra devenir une puissance dans le domaine, il a indiqué que «Si Shimon Peres (ancien président et ex-premier ministre en Israël, ndlr) était en vie, la réponse serait certainement positive».

Fin septembre dernier, le directeur général de la Commission israélienne de l’énergie atomique, Moshe Edri a indiqué qu’Israël «pourrait partager des aspects de sa technologie et de ses connaissances nucléaires» avec les pays signataires des Accords d’Abraham.

«Nous espérons que le nouvel esprit dans notre région, tel qu’indiqué dans les accords d’Abraham, représentera une voie à suivre pour un dialogue direct et significatif au sein de notre région, y compris dans les forums nucléaires», a-t-il ajouté dans un discours à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne.

«Les dernières technologies en Israël nous fournit de grands niveaux de connaissances et de capacités, que nous sommes prêts à partager avec d’autres, bien sûr, sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique», a-t-il poursuivi.




Dans une allocution devant la Chambre des conseillers il y a quelques mois, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali a déclaré que son département avait mené une évaluation de l’utilisation de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité, engagée depuis 2015 et qu’il avait préparé un rapport sur le sujet pour mettre en œuvre les recommandations de l’évaluation.

Elle a souligné qu’après l’investissement majeur du Royaume du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, il est temps de se tourner vers l’énergie nucléaire, dans laquelle le pays a «accumulé une importante base de connaissances et d’expérience, dans le cadre des préparatifs nécessaires pour prendre une décision nationale éclairée concernant la production d’électricité à partir de l’énergie nucléaire».

En mai dernier, le Royaume du Maroc et l’Arabie saoudite avaient signé un accord-cadre de coopération dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie atomique, dans le but de répondre à leur besoin de développer de nouvelles ressources énergétiques.

En 2014, le Royaume du Maroc avait créé l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), un établissement public à caractère stratégique chargé de réglementer et de contrôler les activités liées aux sources de rayonnements ionisants.




En 2016, l’Agence internationale de l’énergie atomique a donné le feu vert au Royaume du Maroc pour lancer son programme nucléaire pacifique, et a déclaré que le Royaume remplit les conditions techniques, administratives, juridiques, de sécurité et de gestion, et dispose des qualifications humaines, de l’expérience et de la compétence scientifique pour lancer des programmes d’énergie nucléaire à des fins pacifiques, notamment dans le domaine de la production d’énergie électrique et du dessalement de l’eau.

En juillet 2021, l’agence internationale a même choisi le Royaume du Maroc pour la mise en place du premier centre coopératif africain de renforcement des capacités dans le domaine de la sécurité nucléaire.

Selon les données de l’Organisation des Nations unies, 32 pays dans le monde exploitent 443 réacteurs nucléaires pour produire de l’électricité, alors que 55 nouvelles centrales nucléaires sont en construction.

Treize pays dépendent de l’énergie nucléaire pour fournir au moins un quart de leur électricité totale, tandis que l’énergie nucléaire représente plus de la moitié de la production totale d’électricité en France, en Hongrie, en Slovaquie et en Ukraine.