vendredi, avril 19, 2024
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Le Maroc va-t il abolir la peine de mort?

PEINE DE MORT : LE MAROC TARDE À DEVENIR UN ABOLITIONNISTE DE DROIT

Alors qu’il est abolitionniste de fait depuis 1993, le Royaume du Maroc peine à abolir la peine capitale, alors qu’institutions et ONG espèrent voir le royaume franchir ce dernier pas en votant notamment en faveur du «Moratoire sur l’application de la peine de mort» à l’Assemblée générale des Nations unies, en décembre prochain.




Le monde a célébré, lundi 12 octobre, la Journée mondiale contre la peine de mort.

Une 20ème célébration qui se tient, cette année, sous le thème «La peine de mort, un chemin pavé de torture».

Ce mercredi, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en partenariat avec plusieurs institutions et associations, a organisé une conférence de presse à l’occasion de cette journée.

Intervenant à cette occasion, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach a rappelé l’initiative du conseil visant à publier les témoignages de détenus condamnés à la peine capitale sur son site et sur sa page Facebook.

Il s’agit, selon elle, d’une occasion pour leur «offrir l’opportunité de parler de leurs vies, de leurs arrestations à leur condamnation à la peine de mort», a-t-elle expliqué.

«Ce traitement permet de présenter le point de vue des détenus condamnés et leurs droits dans l’institution pénitentiaire, leurs conditions de détentions…




Il a permis de souligner l’importance du suivi psychologiques des détenus en général, et de la prévention du suicide en particulier», a-t-elle noté.

Amina Bouayach s’est dite «soulagée» d’apprendre la libération du Marocain Brahim Saadoun, condamné à la peine de mort par un tribunal du Donetsk autoproclamée dans l’est de l’Ukraine.

«J’ai vécu ce moment comme un triomphe de la détermination des abolitionnistes», a-t-elle assuré «Ce cas nous interpelle et nous rappelle qu’il est temps de rompre avec la peine de mort.

Le Conseil national des droits de l’Homme espère que l’année prochaine, qui coïncide avec les 30 ans de la suspension de l’exécution de la peine au Maroc, le Royaume vote en faveur de la résolution onusienne de décembre, ce qui constituera un pas dans notre chemin en tant que société pour l’abolition définitive de la peine de mort.»

Si la présidente du Conseil national des droits de l’Homme a appelé à «rompre cette année avec l’hésitation».




Ceci en votant en faveur de la résolution «Moratoire sur l’application de la peine de mort» à l’Assemblée générale des Nations unies, le Coordinateur du Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM), le bâtonnier Me Abderrahim Jamaï a mis en avant le front des abolitionnistes, rappelant que sa mobilisation a notamment permis au sujet de faire son entrée au Parlement.

«Nous sommes convaincus que le vrai défi consiste dans les croyances chez certains au sein des autorités et dans l’échiquier politique et culturel, selon lesquelles l’universalité des droits humains ne nous concerne pas au Maroc, ne concerne pas notre société et qu’il s’agit d’une culture occidentale étrangère pour les Marocains.

Ce sont ces croyances qui causent l’hésitation et l’abstention à présenter des réponses réelles à la question de l’abolition de la peine de mort au Maroc», a souligné le Coordinateur du Coalition marocaine contre la peine de mort, le bâtonnier Me Abderrahim Jamaï.