vendredi, novembre 22, 2024
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Maroc: bientôt une formation et un certificat d’aptitude pour se marier

POUR SE MARIER, IL FAUDRA DÉSORMAIS UNE FORMATION ET UN CERTIFICAT D’APTITUDE

Dans moins d’une année, une formation prénuptiale sanctionnée, à terme, par un certificat, fera partie des démarches nécessaires pour conclure le contrat de mariage. La mission de formation a été confiée aux adouls et le processus est déjà lancé.




Ce n’est pas encore pour demain, mais le premier pas est déjà franchi.

Dans quelque temps, les futurs mariés, avant de conclure l’acte de mariage, devront suivre une formation prénuptiale et obtenir un certificat d’aptitude pour la vie conjugale.

Ce sont les adouls qui vont à la fois dispenser cette formation et, plus tard, délivrer ce certificat.

Le projet est financé par les Nations unies.

En effet, c’est l’objet d’une convention qui vient d’être signée, entre autres, par l’Ordre national des adouls et le Fonds des nations unies pour la population (FNUAP), rapporte l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 4 novembre.

En gros, explique l’hebdomadaire, il s’agit de sensibiliser les jeunes hommes et femmes souhaitant se marier aux diverses responsabilités des conjoints dans un couple, aux risques liés à la santé sexuelle et reproductive et à la violence sexiste pouvant conduire à l’effondrement des structures familiales.




Pour le moment, cette formation, dont une expérience pilote a déjà été menée à Oujda, consiste en une communication stratégique visant les jeunes qui se présentent officiellement en vue de se marier.

Il ne s’agit pas, en tout cas pour l’heure, «d’une démarche ou d’une procédure obligatoire à entreprendre avant le mariage», explique l’hebdomadaire citant un membre de l’Ordre national des adouls.

La formation est faite ainsi de façon informelle et, pour l’instant, ne donnera lieu à aucune attestation administrative.

Mais il n’est pas à écarter que le Maroc suive le modèle canadien où cette formation existe déjà depuis des années et où elle est institutionnalisée et sanctionnée par la remise d’un certificat à joindre au dossier de mariage soumis au juge pour l’autorisation de l’union.

Pour le moment, relève l’hebdomadaire, «il faut procéder par étapes et dans cette première phase, on tente de sensibiliser les jeunes et leurs familles».

À priori, ce programme a été initié pour réduire le nombre, devenu inquiétant, de divorces et de mariages de mineurs.




Sur le fond, affirme un sociologue cité par La Vie éco, c’est une initiative louable, mais elle a été mise entre de mauvaises mains.

«Le principe de vouloir sensibiliser les jeunes aux devoirs et aux droits est en soi louable, d’autant plus que l’éducation sexuelle relève des tabous dans la société marocaine», affirme le spécialiste.

Cependant, souligne-t-il, le fait de confier cette mission à des adouls «n’est pas judicieux dans la mesure où ces derniers envisagent leurs rôles sur un registre conservateur qui relève d’une interprétation restrictive de la religion».

Pour ce sociologue, les adouls ne sont pas les mieux indiqués pour accomplir cette noble mission qui ne peut pas, non plus, s’accomplir dans un laps de temps court et circonstanciel.

C’est une mission qui doit être confiée à l’école.

Toujours est-il, le processus est déjà lancé.

L’objectif de cette première année est de faire bénéficier à 340 adouls dans six régions d’une formation pour les préparer à former, à leur tour, les futurs mariés.