vendredi, novembre 22, 2024
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Sebta et Melilla veulent intégrer l’union douanière de l’Union européenne

SEBTA ET MELILLA VEULENT INTÉGRER L’UNION DOUANIÈRE DE L’UNION EUROPÉENNE

La fermeture des frontières de Sebta et Melilla avec le Maroc pour raison de crise sanitaire a relancé le débat sur l’opportunité d’intégrer les deux villes dans l’union douanière de l’Union européenne.




« Je dis oui à l’union douanière, mais sans toucher au régime économique et fiscal spécial dont bénéficient Ceuta et Melilla, qui devrait être compensé par un statut spécial », a déclaré à El Periódico de España le président de Melilla, Eduardo de Castro. Il revient au gouvernement central de faire cette demande à Bruxelles, mais « jusqu’à présent, les gouvernements n’ont pas été proactifs, sans doute à cause de la pression du Maroc », déplore De Castro, précisant que Rabat continue de revendiquer les deux villes autonomes et les voir devenir « européennes » n’arrangerait pas sa cause. Le président de Sebta, Juan Jesús Vivas, partage l’avis de son homologue de Melilla, à savoir intégrer l’union douanière tout « en maintenant les aspects essentiels de l’actuel Régime économique et fiscal spécial ».




Il a émis l’idée en juin dernier, lors de la présentation à Bruxelles, par le député européen de Ciudadanos, Jordi Cañas, du rapport intitulé « Ceuta et Melilla : plus d’Espagne et plus d’Europe », réalisé par le cabinet de conseil Ernst & Young, qui avait également évoqué cette possibilité. Un groupe de travail a été mis sur pied à Sebta pour rédiger une proposition de loi à ce sujet, indique-t-il. L’Espagne et le Maroc négocient actuellement la réouverture de la douane commerciale à Melilla, fermée unilatéralement par le Maroc depuis août 2018, et l’ouverture d’un nouveau bureau de douane à la frontière de Sebta où le royaume a également mis fin à la contrebande (commerce atypique) avec la fermeture des frontières en mars 2020 pour raison de crise sanitaire.




Pedro Sanchez et Mohammed VI ont convenu en avril, dans une déclaration commune, d’œuvrer pour une libre circulation des personnes et des biens à Sebta et Melilla. L’un des quatre postes frontaliers de Melilla, Beni Ensar, a été rouvert en mai. La réouverture des trois autres est toujours attendue. Mais le Maroc « ne veut en aucun cas que Ceuta et Melilla deviennent des pôles commerciaux qui pourraient concurrencer » le port de Tanger Med, analyse le professeur Miguel Ángel Brush, ajoutant que le Maroc va essayer de limiter l’entrée des produits dans les deux villes. De son côté, le gouvernement espagnol vient d’allouer 1,5 million d’euros (sur les 711 millions) à la construction d’un bureau de douane commerciale et d’un guichet unique au poste frontière du Tarajal à Sebta.