vendredi, avril 26, 2024
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France: la justice blanchit totalement le Marocain Farid El Haïry

FRANCE: LA JUSTICE BLANCHIT TOTALEMENT LE MAROCAIN FARID EL HAÏRY

LA JUSTICE FRANÇAISE A SOLENNELLEMENT RECONNU L’INNOCENCE DU MAROCAIN FARID EL HAÏRY, CONDAMNÉ POUR AGRESSIONS SEXUELLES ET VIOL AGGRAVÉ SUR MINEURE, LE 19 DÉCEMBRE 2003.




« Rien ne subsiste à la charge de M. Farid El Haïry. L’affaire est terminée et cette décision vous lave de toute accusation », a déclaré ce jeudi le président de la Cour de révision, Nicolas Bonnal. Conséquence directe de cette décision, le nom d’El Haïry sera supprimé de tous les fichiers policiers et judiciaires et la mention à son casier judiciaire définitivement effacée.

« À titre personnel, a ajouté le président, la dignité dont nous avons été témoins me conduit à espérer que, malgré le caractère limité de la réparation que nous vous offrons, l’avenir pour vous se présentera à partir de ce jour de façon différente ».

La cour a également ordonné l’affichage de cette décision à Hazebrouk ainsi que dans les quotidiens La Voix du Nord, Le Monde, le Figaro et Libération.

Ainsi, Farid El Haïry est devenu le douzième réhabilité depuis 1945 en France.

Son avocat, Frank Berton, va désormais lancer une procédure d’indemnisation pour les onze mois et vingt-trois jours de détention provisoire abusive de son client.




Les faits remontent à décembre 1998. Julie, une lycéenne de quinze ans, fille d’un entrepreneur, avait accusé de « jeunes arabes » d’agression.

Parmi ceux-ci, Farid, 17 ans, fils d’un ouvrier marocain et d’une employée d’école, un frère toxicomane en prison et lui déscolarisé, connu de la justice, sera accusé de viol.

L’adolescent avait eu des problèmes avec Julien, le petit copain de Julie.

Farid rejette en bloc les accusations de viol.

« C’est pas vrai ! C’est impossible. Je n’ai jamais sauté de fille », avait-il clamé lors de son audition par les gendarmes.

En 2003, la cour d’assises des mineurs condamne l’adolescent marocain pour « agressions sexuelles » et « viol ».

Rongée par le remords, Julie a, après « un long travail sur » elle-même « en psychothérapie », reconnu en 2017 avoir menti.

Elle avait envoyé une correspondance au Procureur de la République de Douai en ce sens.




« Lors d’un procès qui a eu lieu à la cour d’assises de Douai, en 2003, je vous confesse avoir menti. Monsieur Farid E. n’a jamais commis d’actes d’agression sexuelle ou de viol sur ma personne », affirme-t-elle. Un mensonge qu’elle justifie par un souci de protéger sa famille.

« L’enquête a eu lieu quand j’avais 15 ans, suite à une plainte de mes parents. Ils avaient eu connaissance de ces accusations par mon grand frère Antoine. Je me suis retrouvée dans un processus que je n’ai pas réussi à stopper. La vérité est la suivante : j’ai été victime d’incestes répétés de la part de ce grand frère, entre mes 8 et 12 ans. J’ai mis de longues années à sortir de ce déni. »

Cinq ans plus tard, juillet 2022, Farid, délégué syndical, reçoit un appel du commissariat : « venez, nous avons les preuves de votre innocence ».

Une joie immense pour ce père de famille qui est allé annoncer la bonne nouvelle à sa mère, à l’hôpital en soins palliatifs.