L’Espagne augmente ses livraisons de gaz vers le Maroc

L’ESPAGNE INTENSIFIE LES EXPÉDITIONS DE GAZ VERS LE MAROC

L’Espagne a considérablement augmenté ses livraisons en gaz afin d’approvisionner le Maroc, grâce au Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui relie les deux pays via Tarifa (Cadix). En effet, le Gazoduc Maghreb-Europe a été réactivé à la fin de juin dernier, après plus de six mois d’inactivité, mais dans le sens inverse.




Le transport de gaz se fait désormais de l’Espagne vers le Maroc.

Une première dans l’histoire des deux pays que cette exportation de gaz de l’Espagne vers le Maroc.

En novembre, les exportations de gaz de l’Espagne vers le Maroc via le Gazoduc Maghreb-Europe ont été multipliées par plus du tiers par rapport à la moyenne des mois précédents souligne le journal espagnol Atalayar citant des sources du ministère espagnol de l’Energie.

Au total, c’est une augmentation de 344%.

Le gaz acheté par le Maroc produira de l’électricité dans les deux seules centrales à cycle combiné du pays, Ain Beni Mathar, près de la frontière avec l’Algérie, et Tahaddart, près de Tanger, auxquelles participe Endesa.

Concrètement, l’entreprise espagnole détient 32%, l’allemand Siemens 20% et le reste appartient à l’Office national de l’électricité (ONE), seul opérateur marocain de fourniture d’électricité.

Les deux centrales produisent 10% de l’électricité du pays et sont restées inactives jusqu’à cet été après que l’Algérie a fermé les pipelines.

En novembre, 553 GWh sont entrés dans ce pipeline, contre 328 GWh en octobre et 123 GWh en septembre.




Selon le ministère des Affaires étrangères, l’Espagne continue de communiquer avec l’Algérie, bien qu’ils expliquent qu’il n’y a toujours pas de réponse.

L’Algérie irritée du rapprochement du Maroc et de l’Espagne depuis avril dernier qui a mis fin à une crise avec Rabat et Madrid, et ouvert une autre entre Alger et Madrid, avait décidé il y a six mois de suspendre le traité d’amitié, de voisinage et de coopération avec l’Espagne.

Alger a également décidé de geler les relevés bancaires des entreprises espagnoles présentes dans le pays afin de freiner les activités économiques de ces entreprises.

Le régime d’Alger, unilatéralement, avait augmenté le prix du gaz à l’Espagne et rappelé son ambassadeur entre autres misères que fait Alger à Madrid.

À l’annonce que « l’infrastructure Maghreb-Europe servirait à transporter du gaz vers le Maroc » l’Algérie avait enragé et posait comme condition que le gaz algérien ne puisse pas être utilisé à l’exportation vers le Maroc.

Cela dit en petite quantité (12,8 GW/h par jour), le 28 juin dernier, la connexion entre l’Espagne et le Maroc reprenait dans le sens inverse constateront les données de surveillance quotidiennes fournies par Enagas.




Selon le gouvernement espagnol, les opérations consistent à transporter du gaz non liquéfié jusqu’aux usines de Tarifa, en vue de sa transformation et de son transport ultérieur par le gazoduc.

L’intérêt principal étant de profiter d’une l’infrastructure existante et ne pas la laisser à l’abandon.

Par ailleurs, le Maroc ne disposant pas encore d’usines de re-gazéification en a lancé début 2022, la construction d’un projet dans le port de Mohammédia.

Cette usine de re-gazéification est envisagée dans le plan d’agenda 2030 du royaume marocain et est dotée d’un financement de 4 millions de dirhams à ce jour.

L’usine devrait être flottante, pour une meilleure opérabilité avec les navires de transport de gaz.

Le Royaume du Maroc et NewMed Energy d’Israël ont signé dernièrement un accord pour explorer et produire du gaz au large des côtes de la ville de Boujdour au Sahara marocain.

Les gisements potentiels de gaz dans cette région marocaine de l’Atlantique Sud s’étendent sur une superficie de près de 34 000 kilomètres carrés.