vendredi, novembre 22, 2024
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Une Belge porte plainte contre l’État marocain

ATTAQUÉE À LA HACHE AU MAROC, UNE BELGE PORTE PLAINTE CONTRE L’ETAT MAROCAIN

Agressée à la hachette le 15 janvier 2022 à Agadir par un homme de 31 ans, interné plus tard en psychiatrie, une sexagénaire belge originaire de Mons et résidente au Maroc a décidé de porter plainte contre l’État marocain. Elle lui reproche notamment de « laisser des malades mentaux se promener dans la rue. »




Près d’un an après les faits, la ressortissante belge Martine Steurbaut ne s’est pas totalement remise. Elle entend attaquer le Maroc en justice.

« Je demande réparation au Maroc. Il a été jugé responsable pénalement mais son autre victime (la Française Christiane Fourret, NDLR) est morte et moi j’ai perdu le haut du bras. Je demande donc réparation à l’État qui laisse des malades mentaux se promener en rue », dit-elle auprès de Sud Info.

Obtiendra-t-elle gain de cause ?

« Les avocats ont peur de s’attaquer à l’État. J’espère qu’il ne va pas me lâcher, c’est mon troisième. J’espère une réparation même si je sais que ça sera difficile. »

Martine Steurbaut raconte ce qu’il s’est passé le jour de l’agression.

« Mon agresseur avait frappé plusieurs fois dans le bras gauche. Il avait sectionné mon tendon, le muscle… Une vraie bouillie. Cela m’a laissé un trou dans le bras. Pour ‘remplir le bras’, on m’a fait un transfert graisseux du ventre. »




Martine Steurbaut a subi sa dernière opération en septembre, mais elle éprouve toujours des difficultés pour se déplacer.

« Ma main et mon avant-bras, ça va. Je sais me servir de mes couverts. De l’épaule au coude, par contre, mon bras est mort. Je ne sais pas le lever. »

Le Maroc lui a fourni de l’aide pour sa rééducation.

« Je suis sortie de l’hôpital après six semaines. Une aide-soignante, payée par l’État, venait trois fois par semaine le matin pour faire ma toilette, car j’étais handicapée des deux bras. Il me fournissait aussi mes médicaments », confie la sexagénaire.

Mais à partir du mois d’octobre, « ils ont baissé le nombre de jours où je pouvais bénéficier de l’infirmière, ils ont aussi diminué les médicaments. » Dès décembre, plus rien.

« Je vais trois fois par semaine chez la kinésithérapeute pour faire travailler mon bras. C’est un travail qui va durer des années. »