samedi, avril 20, 2024
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Chantage au roi Mohammed 6: 1 an de prison avec sursis requis contre 2 journalistes français

CHANTAGE AU ROI MOHAMMED 6: 1 AN DE PRISON AVEC SURSIS REQUIS CONTRE 2 JOURNALISTES FRANÇAIS

Un an de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende ont été requis contre les deux journalistes français Catherine Graciet et Éric Laurent. Ils sont poursuivis pour avoir voulu faire chanter le roi Mohammed 6 en 2015, alors que la décision sera rendue le 14 mars.




Des faits contestés par les prévenus, qui assurent que la proposition d’arrangement financier émanait du royaume, rapporte l’AFP.

«Où est le chantage, M. le président ?», s’est défendu Éric Laurent, l’ancien reporter de Radio France et du Figaro Magazine et auteur de nombreux ouvrages, accusé d’avoir réclamé 2 millions d’euros pour renoncer à publier des informations sur le roi Mohamed VI.

L’ex-journaliste, aujourd’hui âgé de 75 ans, a reconnu devant le tribunal correctionnel de Paris «une erreur déontologique», «un naufrage» pour avoir «accepté de (s)e laisser entraîner dans cette affaire».

Il a toutefois réfuté «la moindre infraction pénale».

Quant à sa compère Catherine Graciet, 48 ans, auteure de livres sur le Maghreb et la Libye, elle a reconnu que l’émissaire marocain l’«avait séduite avec son offre financière».

«J’ai plongé et je le déplore», a-t-elle ajouté.




Déjà auteurs en 2012 d’un ouvrage sur le roi Mohammed VI, les deux journalistes avaient signé un contrat avec Le Seuil pour un second tome.

Le 23 juillet 2015, Éric Laurent avait contacté le secrétariat particulier du souverain pour solliciter un rendez-vous, organisé le 11 août dans un palace parisien avec l’avocat Hicham Naciri.

Le projet de livre «n’a jamais existé, ils n’ont aucun élément pour l’écrire […] Les révélations qui vont faire trembler le royaume du Maroc : où sont-elles ? Il n’y a rien», a déclaré pour sa part Maître Ralph Boussier, l’un des avocats du Maroc dans cette affaire.

Pour lui, les deux journalistes ont vu dans une tentative de chantage «une opportunité» pour «changer de vie».

Les deux journalistes avaient signé, en août 2015, un accord pour retirer le projet de livre contre 2 millions d’euros, avant d’être interpellés avec chacun 40 000 euros en liquide.