mardi, avril 16, 2024
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Sahara: des ministres africains pour l’exclusion du polisario de l’Union Africaine

SAHARA: DES MINISTRES AFRICAINS LANÇENT UN LIVRE BLANC EXPLIQUANT LA NÉCESSITÉ D’EXCLURE LE POLISARIO DE L’UNION AFRICAINE

Des Premiers ministres et ministres africains se sont réunis à Marrakech pour relancer leur appel à exclure l’auto-proclamée « rasd » de l’Union Africaine (UA) à travers l’adoption d’un Livre Blanc réunissant des réflexions panafricaines sur le sujet du Sahara. Après l’Appel de Tanger signé en novembre dernier, les ministres africains se sont réunis pour leur première réunion de suivi afin de jeter les bases d’une action globale expliquant les raisons de leur position. Voici les 10 points les plus importants de ce Livre Blanc.




Depuis leur appel solennel pour l’expulsion de la république sahraouie autoproclamée « rasd » issue du mouvement polisario, signé à Tanger, les Premiers ministres et ministres africains ont été rejoints par d’autres éminents ministres de différents pays du continent.

Les anciens ministres des Affaires Etrangères de Gambie, Lamin Kaba Badjo, du Lesotho, Lesego Makgothi et de Madagascar, Patrick Rajoelina, ont rejoint cette initiative pour régulariser la situation de l’Union africaine qui connait parmi ses membres une milice autoproclamée comme république, non reconnue par les Nations Unies et qui n’est pas un réel pays.

Durant cette première réunion de suivi, les ministres ont débattu d’un projet de Livre Blanc intitulé « L’Union Africaine et la Question du Sahara – Livrable final d’une réflexion intellectuelle panafricaine profonde et inclusive », adopté à l’unanimité, fruit de 5 débats, rencontres et séminaires s’étant déroulés entre Mai et Octobre 2021, à Nouakchott, Dakar, Accra, Dar Es-Salaam et Kinshasa.




Les principaux arguments et réflexions contenus dans ce Livre Blanc reposent sur 10 points.

-La « rasd », est imposée à la seule UA (anciennement OUA) et n’est pas une entité étatique puisqu’elle ne possède aucun des attributs qualifiants d’un « État ».

– La « rasd » est une entité non-étatique ne disposant pas de responsabilité juridique internationale.

– La « rasd », sans effectivité du fait de son caractère non-étatique, n’apporte aucune valeur ajoutée à l’Union Africaine et est source de division plutôt que d’unité.

-La présence au sein de l’Union Africaine de la « rasd », émanation non-étatique d’un groupe séparatiste armé, illustre la vulnérabilité institutionnelle de l’Organisation et représente un frein incontestable à l’intégration économique régionale et continentale.

– La « rasd », installée en territoire algérien, est soumise à une souveraineté supérieure, celle de l’Algérie.




– L’admission de la « rasd » à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) s’est faite dans un contexte particulier, au moment où le Continent était en prise à différents courants idéologiques aujourd’hui obsolètes,

– L’admission de la « rasd » à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a été un coup de force de force juridique en flagrante violation de sa Charte.

– En admettant la « rasd », l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a préjugé, en toute partialité, du résultat d’un processus, qualifié de « solution régionale ».

– La présence de la « rasd » au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) puis de l’Union Africaine a éloigné l’organisation du traitement de la question du Sahara.

– La Décision 693 (XXXI) prise par l’Union Africaine lors du Sommet de Nouakchott en juillet 2018 atteste de l’exclusivité du processus onusien dans la recherche d’une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable ».




Les ministres africains dont la plupart sont des diplomates chevronnés, ont estimé que le Livre Blanc est un document juridique et politique de référence, qui matérialise une vision d’une Afrique unie et d’un panafricanisme renouvelé, loin des idéologies d’un autre temps qui « développe une argumentation factuelle et historique irréfutable ».

À savoir que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) est une organisation inter-étatique, ayant précédé l’Union africaine (UA). Le Maroc avait quitté l’ancienne Organisation de l’unité africaine (OUA, prédécesseur de l’UA) en 1984 pour protester contre l’attribution de sièges au Polisario, admis comme représentant de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), un pseudo pays qui n’est pas reconnu ni par l’Organisation des Nations unies (ONU), ni par la Ligue arabe, ni par l’Union du Maghreb arabe, ni par l’Organisation de la coopération islamique ni par aucun pays européen ou pays membre permanent dans le Conseil de sécurité des Nations unies.