Maroc: Lahcen Haddad fustige une velléité néocoloniale méprisante de l’UE
MAROC : LAHCEN HADDAD FUSTIGE «UNE VELLÉITÉ NÉOCOLONIALE MÉPRISANTE» DE LA PART DE L’UNION EUROPÉENNE
Le président de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne (UE), Lahcen Haddad, a indiqué, mardi à Rabat, que la résolution du Parlement européen (PE) à l’encontre du Maroc «dénote une velléité néocoloniale renouvelée qui méprise les pays du Sud» et leur capacité à défendre les droits humains.
«Cette résolution est une ingérence flagrante dans la justice marocaine et une immixtion dans le cours de la justice au sujet d’affaires dont le verdict n’a pas encore été rendu», a relevé le président de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, Lahcen Haddad, invité du Forum de la MAP sous le thème «Résolution du Parlement européen : un contournement de tous les mécanismes institutionnels de dialogue et de coordination et une politisation d’affaires qui relèvent du domaine judiciaire».
Le responsable a ajouté que «le cas du journaliste Omar Radi, qui est accusé de viol, est devant la Cour de cassation», tout en soulignant que «la victime dans cette affaire est également une journaliste, qui n’a été ni écoutée ni mentionnée de quelque manière que ce soit».
Il a noté, dans ce sens, que toutes les affaires doivent être examinées sous leurs différents aspects, et que les deux parties doivent être entendues, relevant que le parlement européen «ne peut prétendre défendre les droits des femmes tout en refusant de leur rendre justice».
Le président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE a souligné, en outre, que l’institution parlementaire européenne «s’est appropriée un rôle qui n’est pas le sien, en s’arrogeant le droit d’interpeller le gouvernement marocain sur les droits de l’Homme et la liberté de la presse».
Or, a-t-il souligné, ce rôle revient plutôt au parlement marocain, qui avait déjà interpellé l’exécutif sur les droits humains, le Rif, la liberté de la presse et d’autres questions.
Pour Lahcen Hadad, il s’agit d’une contradiction pour le Parlement européen, dans la mesure où «on ne peut pas prôner à la fois séparation des pouvoirs et ingérence dans la justice».
«Nous sommes en train de reconsidérer les mécanismes et la relation entre les deux institutions, jusqu’à ce que le parlement européen se décide sur son attitude à l’égard de son homologue marocain», a-t-il conclu, rappelant le rejet de cette résolution par le Parlement marocain.