mardi, mars 19, 2024
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Tunnel entre le Maroc et l’Espagne : le projet réactivé

TUNNEL ENTRE LE MAROC ET L’ESPAGNE : LE PROJET RÉACTIVÉ

La Réunion de Haut Niveau entre l’Espagne et le Maroc s’est tenue à Rabat les 1er et 2 février 2023 et a été un moment important pour les autorités des deux pays pour discuter de la réactivation d’un projet stratégique : la construction d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar.




Ce projet de construction d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar, entre le Maroc et l’Espagne, qui a été initié il y a 40 ans, est considéré comme crucial pour non seulement l’Espagne et le Maroc, mais aussi pour l’Europe et l’Afrique.

La Ministre espagnole des Transports, de la mobilité et de l’agenda urbain, Raquel Sánchez, a déclaré que les deux pays accéléreraient les études pour la réalisation de ce projet de liaison fixe du détroit de Gibraltar.

De son côté, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a indiqué que ce projet aura un impact considérable à plusieurs niveaux et déclenchera une « véritable révolution ».

Ces derniers mois, l’Espagne et le Maroc ont témoigné un regain d’intérêt pour la reprise du projet de construction d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar, qui a été initialement lancé par les deux pays il y a quarante ans.

Cette reprise d’intérêt est survenue après la normalisation de leurs relations en avril, qui a permis une collaboration accrue entre les deux pays.

En novembre, le conseil de gouvernement marocain a pris une décision importante en nommant AbdelKébir Zahoud en tant que directeur général de la Société nationale d’étude du détroit de Gibraltar, sous la direction du ministère de l’Équipement et de l’Eau.




Cette nomination a montré le sérieux et la détermination du Maroc à poursuivre ce projet. De son côté, l’Espagne a alloué une somme considérable de 750 000 euros dans son budget 2023 pour relancer les études de faisabilité du projet.

Le coût élevé du projet a été un obstacle majeur à sa réalisation, comme l’a souligné Jawad Kerdoudi, le président de l’Institut marocain des relations internationales, dans un article récent.

Cependant, le projet est considéré comme stratégique pour les deux pays, ainsi que pour l’Europe et l’Afrique, et plusieurs institutions financières telles que la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes ou le Fonds africain de développement sont prêts à soutenir ce projet.

Le tunnel pourrait également être utilisé à terme comme gazoduc entre le Maroc et l’Espagne, permettant le transport de gaz dans les deux directions, ce qui pourrait entraîner une véritable révolution à plusieurs niveaux, selon le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch.

L’objectif principal de la mise en place du comité mixte hispano-marocain et des deux sociétés d’études est de suivre les avancées du projet de construction du tunnel sous le détroit de Gibraltar.




Le Comité mixte est en charge de coordonner les efforts des deux pays pour garantir la réussite du projet, tandis que les deux sociétés d’études sont responsables de collecter et d’analyser les données nécessaires à l’élaboration des études de faisabilité.

Le tunnel, qui aura une longueur totale de 38,7 km, dont 27,7 km sous la mer et 11 km souterrains, reliera les villes de Punta Paloma à Tarifa en Espagne et Malabata dans la baie de Tanger au Maroc.

Il aura une profondeur maximale de 300 mètres et une pente maximale de 3%. En plus d’améliorer les relations commerciales entre l’Europe et l’Afrique, le tunnel aura également des répercussions considérables sur d’autres aspects de la vie économique et sociale, tels que la croissance du commerce de marchandises, la productivité accrue des entreprises et la création d’emplois.

Les avantages potentiels du projet ont attiré l’attention de différents investisseurs, notamment la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes et le Fonds africain de développement, qui sont prêts à soutenir ce projet de construction de tunnel qui pourrait également être utilisé à terme pour acheminer du gaz entre le Maroc et l’Espagne.