2 ans de prison pour les v¡ols d’une fillette: scandale
2 ANS DE PRISON POUR LES V¡OLS D’UNE FILLETTE: SCANDALEUX
TRIBUNE DE YASMINE CHAMI, PHILOSOPHE, ANTHROPOLOGUE ET ÉCRIVAINE
La condamnation à seulement deux ans de prison des auteurs d’un v¡ol répété perpétré par trois adultes sur une enfant de onze ans a suscité une vive indignation au Maroc.
Cette affaire atroce a soulevé de nombreuses questions sur l’efficacité du système judiciaire du pays en matière de crimes seχuels, et a également mis en évidence le besoin urgent d’un changement de mentalité au sein de la société marocaine.
Dans ce contexte, Yasmine Chami, une éminente agrégée en philosophie, anthropologue et écrivaine, a pris la parole pour dénoncer l’injustice de cette décision de justice.
Elle a souligné que cette affaire était l’une des nombreuses autres qui ont été étouffées ou minimisées par le système judiciaire marocain.
Dans sa tribune, Yasmine Chami a appelé à une prise de conscience collective sur la gravité des crimes seχuels et sur la nécessité d’une approche plus proactive pour les prévenir et les punir.
Elle a également souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des victimes et de lutter contre la culture du silence qui entoure souvent ces crimes.
En résumé, l’affaire du v¡ol répété sur une enfant de onze ans et la décision de justice qui a suivi ont mis en lumière les lacunes du système judiciaire marocain en matière de crimes seχuels.
La tribune de Yasmine Chami a contribué à alerter l’opinion publique sur cette question cruciale et à appeler à une action urgente pour protéger les victimes et punir les auteurs de tels crimes.
Voici sa tribune:
« Deux ans de prison pour le v¡ol d’une petite fille de onze ans, devenue de surcroît mère d’un enfant illégitime, alors même que le père, l’un des trois v¡oleurs avérés, a été identifié à la suite d’un test ADN.
Voici la manière dont on protège aujourd’hui dans notre pays une enfant abusée à plusieurs reprises, mère à douze ans condamnée à enfanter le fruit d’un rapt barbare.
Est-ce à dire que la vie d’une petite fille ne vaut pas grand-chose?
Son intégrité physique et psychique encore moins?
Ou que la culture du v¡ol fait partie des représentations des juges? Ou que le corps féminin ne mérite pas protection et respect dans notre société?
Ces hommes qui font ici parodie de justice, n’ont-ils pas été enfantés par des femmes, leurs mères?
N’ont-ils pas des filles, des nièces, des sœurs?
Quelle société est-ce donc que la nôtre, qui piétine ainsi les droits sacrés d’une enfant à la sécurité, à l’éducation, à la justice, à la protection?
Faut-il accepter encore et encore que la loi des hommes frustes soit la nôtre?
Que ce mépris de ceux qui sont vulnérables soit la face si peu cachée de notre contrat social?
Que la quasi-impunité soit la réponse à la v¡olence, la barbarie, l’injustice?
Qui sommes-nous si nous acceptons que des pédoph¡les ne paient pas pour leur crime, si nous tolérons qu’une enfant de douze ans porte seule le poids d’un patriarcat qui déresponsabilise les hommes de leur paternité, punit les enfants de ces pères qui se défaussent, absout les v¡oleurs, les v¡olents, les fossoyeurs de la dignité humaine?
Parce que oui, tant que les femmes ne seront pas respectées, protégées par les lois de notre pays, tant qu’elles ne seront pas, en tout, égales des hommes, cet écart demeurera.
Tout comme perdurera cette autorisation à penser l’infériorité des femmes qui permet que de tels crimes ne soient pas punis avec une sévérité exemplaire.
Je compte sur les femmes, mais aussi sur les hommes de mon pays pour s’indigner haut et fort, afin que plus jamais des juges n’osent promouvoir par leur décision cette possibilité que le corps martyrisé, la psyché détruite d’une enfant de onze ans ne méritent pas justice.
Mais aussi pour que nous construisions ensemble une société où aucun des droits fondamentaux des femmes à l’égalité ne soit bafoué au nom de quelque croyance que ce soit ou idéologie volontairement obscurcie par des interprétations qui, toutes, favorisent la v¡olence à l’égard des femmes en installant un écart entre les droits des hommes et les droits des femmes. »