1er mai en France et au Maroc : l’hypocrisie de l’AFP
COUVERTURE DU 1ER MAI EN FRANCE ET AU MAROC: LE GROSSIER «DEUX POIDS, DEUX MESURES» DE L’AGENCE AFP
Lors de sa couverture des défilés du 1er mai, l’Agence France Presse (AFP) a intentionnellement classé les violences urbaines à Paris, Nantes, Lyon et ailleurs sous la rubrique « Société civile et vie associative », tandis que les manifestations pacifiques organisées au Maroc ont été regroupées sous l’étiquette surréaliste de « Guerres et conflits ».
Cette classification est factuellement absurde, mais elle repose sur une manipulation sans scrupules et une intention de nuire prévisible.
En d’autres termes, la méthode est connue et prévisible, mais elle est toujours aussi choquante.
Cette fois, l’agence française AFP a fait preuve d’une partialité flagrante en ce qui concerne le Maroc.
En effet, elle a délibérément classé les défilés pacifiques et ponctuels du 1er mai au Maroc dans la rubrique « Guerres et conflits » de son fil d’actualité, alors qu’ils ne représentaient aucune menace ni violence.
En revanche, les violences urbaines, les affrontements avec les forces de l’ordre et les saccages qui ont eu lieu en France ont été classés dans la rubrique « Société civile et vie associative ».
Malgré l’absurdité de cette classification, l’agence de presse considérée comme une référence a persisté dans cette voie. Concernant le Maroc, les syndicalistes qui ont manifesté lors de la Fête internationale des travailleurs l’ont fait de manière pacifique pour dénoncer la « détérioration du pouvoir d’achat » et la flambée des prix des denrées alimentaires.
Selon l’AFP elle-même, aucun incident n’a été signalé lors de ces rassemblements.
En revanche, en France, les manifestations contre la réforme des retraites ont dégénéré en violents affrontements dans plusieurs villes.
Plus de 540 personnes ont été arrêtées, dont 305 à Paris, selon un bilan officiel. Cette partialité de l’AFP est trop évidente pour être ignorée.
Plus de 400 policiers et gendarmes avaient été blessés à travers le pays, dont l’un «grièvement» dans la capitale, après avoir été atteint par un cocktail Molotov, relaie l’agence française AFP.
Des individus ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, et ont vandalisé des abribus, des commerces, des banques, des agences d’assurance et des agences immobilières.
Des manifestants ont incendié plusieurs voitures (et même un CRS).
Les forces de l’ordre ont répliqué à grand renfort de lacrymogènes, de grenades défensives et de canons à eau.
Malgré l’ampleur des manifestations et des dégâts humains et matériels considérables, l’AFP persiste à qualifier les défilés pacifiques organisés au Maroc de « conflits » et de « guerres », tandis que les affrontements violents en France sont classés dans la catégorie « vie associative et société civile ».
Certains commentateurs des chaînes d’information françaises ont même évoqué une « guerre civile » concernant les affrontements du 1er mai en France, alors que l’AFP semble chercher à tout prix à trouver des conflits et des affrontements sanglants au Maroc.
Le politologue Mustapha Sehimi explique que la catégorisation des manifestations pacifiques organisées au Maroc comme des «conflits» et des «guerres» est une manipulation visant à faire croire que le pays est en proie à des tensions extrêmes, alors qu’il n’en est rien.
Selon lui, cette pratique s’inscrit dans la politique éditoriale de l’AFP, qui ne respecte pas toujours les règles de déontologie et d’équilibre dans le traitement de l’information en fonction des sujets.
De même, le politologue et président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, Mohamed Bouden, ajoute que cette méthode n’est pas accidentelle, mais délibérée, et qu’elle est couramment utilisée dans le traitement des manifestations pacifiques au Maroc, ainsi que lorsqu’il est question des droits de l’Homme dans le pays.
Comme France24 ou RFI, l’AFP est en grande partie financée par le ministère des Affaires étrangères français. Ainsi, malgré les revendications d’indépendance, l’agence sert souvent de relais à la politique du gouvernement français.
Cette partialité peut être illustrée par l’inégalité de traitement des actualités concernant le Maroc et l’Algérie, où l’AFP se montre très critique envers le premier, tandis qu’elle est muette sur le second.
L’animosité de l’AFP envers le Maroc est multi-factorielle.
En effet, l’agence est souvent critique à l’égard du Royaume en raison de ses inclinations de gauche et d’extrême gauche.
De plus, les relations tumultueuses entre les deux pays sous la présidence d’Emmanuel Macron encouragent les relais français à agir contre les intérêts marocains, y compris au sein de l’agence de presse.
Il n’est donc pas surprenant de constater que certains médias, y compris l’AFP, bafouent les règles élémentaires du journalisme.
Pendant ce temps, l’AFP semble indifférente aux critiques émises par de nombreux États contre la France en raison de la violence policière lors des opérations de maintien de l’ordre, diluant ces remarques dans une dépêche sans émotion.