jeudi, avril 25, 2024
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La Banque mondiale alerte sur une pénurie d’eau au Maroc

LA BANQUE MONDIALE ALERTE SUR UNE PÉNURIE D’EAU «SANS PRÉCÉDENT» AU ROYAUME DU MAROC

Selon la Banque mondiale, la région MENA (région du monde comportant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient) devrait connaître une pénurie absolue de ressources en eau, soit moins de 500 mètres cubes par personne et par an, d’ici 2030. Cette situation aura un impact négatif sur le Royaume du Maroc.




La Banque mondiale a publié un nouveau rapport intitulé « Aspects économiques de la pénurie d’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) », dans lequel elle tire la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante de la région en matière de ressources en eau.

Selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc, le Maroc est l’un des cinq pays de la région (avec l’Irak, l’Iran, la Syrie et l’Egypte) confrontés à une pénurie d’eau sans précédent.

La Banque mondiale signale que le Royaume du Maroc figure dans le groupe des nouveaux pays déficitaires en eau de la région, c’est-à-dire ceux qui se trouvent au-dessus du seuil absolu de pénurie d’eau de 500 mètres cubes par personne et par an.

Ces cinq pays produisent plus de la moitié de la quantité de céréales dont ils ont besoin et sont autosuffisants en fruits et légumes.

Toutefois, leur population augmente rapidement et l’augmentation de l’offre d’eau non conventionnelle est un domaine nouveau qui intéresse autant les décideurs que les investisseurs, souligne le rapport.

La Banque mondiale prévient que d’ici 2030, les ressources en eau disponibles par an et par habitant dans la région MENA tomberont sous le seuil de pénurie absolue de 500 mètres cubes par personne et par an.




Elle rappelle également que par le passé, les pays de la région MENA, dont le Maroc, ont investi massivement dans les barrages et exploité d’importantes ressources d’eau souterraine, ainsi que augmenté leurs importations d’eau « virtuelle » en achetant des céréales et autres produits gourmands en eau à l’extérieur de la région.

Cette stratégie a permis d’améliorer la production agricole et l’accès aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les villes.

Toutefois, le rapport constate que cette approche expansionniste atteint maintenant ses limites et que les pays seront contraints de faire des choix difficiles.

Les possibilités d’augmentation de la capacité de stockage de l’eau ne sont plus extensibles, les eaux souterraines sont surexploitées, ce qui a des conséquences négatives sur la qualité de l’eau, et l’importation d’eau virtuelle expose les pays aux chocs mondiaux.

La Banque mondiale note que le dessalement et la réutilisation des eaux usées ont considérablement progressé dans la région.

Au total, 50% des activités de dessalement et 40% des initiatives de réutilisation des eaux usées dans le monde interviennent dans les pays de la région MENA.

Toutefois, l’eau dessalée produite avec les technologies actuelles coûte en moyenne quatre à cinq fois plus cher que l’eau de surface traitée, utilisant 23 fois plus d’énergie.