mercredi, avril 24, 2024
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Ligue arabe: l’Algérie snobée par les Saoudiens

LIGUE ARABE: L’ALGÉRIE SNOBÉE PAR LES SAOUDIENS ET LES JORDANIENS

L’ALGÉRIE, PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE LA LIGUE ARABE, ABSENTE DES TRACTATIONS SUR LA SYRIE

Deux réunions regroupant plusieurs pays arabes ont eu lieu récemment en vue du 32ème sommet de la Ligue arabe, prévu le 19 mai à Djeddah en Arabie saoudite, afin de discuter de la réintégration éventuelle de la Syrie au sein de l’organisation panarabe.

Cependant, l’Algérie, qui préside actuellement le Conseil de la Ligue arabe et qui a plaidé pour le retour de la Syrie, a été humiliée en ne recevant pas d’invitation de la part des Saoudiens ni des Jordaniens, organisateurs de ces deux réunions.

Il est à noter que l’Algérie avait souhaité inviter la Syrie au sommet d’Alger en novembre dernier.

Le 25 juillet 2022, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s’est rendu à Damas, la capitale syrienne, pour déclarer que l’Algérie œuvrait activement pour la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe et sa participation au sommet d’Alger prévu en novembre 2022.

Il a exprimé son optimisme quant à la possibilité que cela se réalise, soulignant que de plus en plus de responsables arabes se rendent à Damas et rencontrent des responsables syriens.




Cependant, le 8 septembre 2022, la plupart des pays arabes ont rejeté catégoriquement la participation de la Syrie au sommet arabe d’Alger, menaçant même d’annuler l’événement.

La junte militaire algérienne a donc fait marche arrière pour sauver la face et a publié un communiqué officiel expliquant que le ministre des Affaires étrangères syrien avait demandé que la question de la réintégration de la Syrie ne soit pas soulevée lors du sommet d’Alger pour renforcer l’unité arabe face aux défis régionaux et internationaux actuels.

Bien que l’Algérie ait accepté cette première humiliation pour ne pas perdre l’organisation du sommet, il est surprenant qu’elle ait été exclue des réunions en cours entre pays arabes pour négocier le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.

En effet, lors d’un mini-conclave des ministres des Affaires étrangères de Jordanie, d’Arabie saoudite, d’Égypte et d’Irak, en présence du chef de la diplomatie syrienne, Ahmed Attaf, nouveau chef de la diplomatie algérienne, qui devait être le premier à assister à cette réunion en tant que président tournant du Conseil de la Ligue arabe, était absent.

Ils ont discuté des conditions nécessaires à remplir par la Syrie pour faciliter sa réintégration au sein de la Ligue arabe, dont la qualité de membre est gelée depuis 2011.




Lors de la réunion de Djeddah du 14 avril dernier, neuf pays arabes se sont rassemblés, y compris les six membres du Conseil de coopération du Golfe, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie et deux pays voisins de la Syrie, mais l’Algérie était absente.

Contrairement à l’approche isolée du régime algérien sur la question syrienne avant le sommet d’Alger, l’Arabie saoudite a opté pour la concertation avec les poids lourds de la Ligue arabe, y compris le Maroc qui fait partie d’un bloc médian qui soutient le retour de la Syrie, mais sous certaines conditions telles que la cessation de tout soutien aux séparatistes du groupe séparatiste qui se fait appeler « polisario ».

L’Arabie saoudite est favorable au retour de la Syrie à la Ligue arabe, tandis que le Qatar y est farouchement opposé.

L’Algérie, qui a été la présidente du Conseil de la Ligue arabe durant les six derniers mois, n’a jamais pris l’initiative de convoquer une seule réunion ministérielle de la Ligue arabe, et n’a pas montré d’intérêt pour la crise soudanaise ou la question israélo-palestinienne.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a convoqué deux réunions extraordinaires des ministres arabes des Affaires étrangères prévues au Caire les 6 et 7 mai pour discuter des dossiers soudanais et syrien, et bien que tous les pays arabes y soient invités, l’Algérie a annoncé pour sauver la face qu’elle a été parmi les premiers conviés au Caire, ce qui est sa seule échappatoire à son manque d’implication au niveau de la Ligue arabe.