Algérie : les vacances de Pedro Sánchez au Maroc critiquées
ALGÉRIE : LES VACANCES DE PEDRO SÁNCHEZ AU MAROC CRITIQUÉES
Polémique autour des vacances de Pedro Sánchez à Marrakech : Réactions politiques et géopolitiques
Le séjour du président du gouvernement espagnol par intérim, Pedro Sánchez, à Marrakech pour des vacances privées a provoqué une controverse politique en Espagne, mais aussi suscité des réactions géopolitiques en Algérie et du Polisario.
Polémique politique en Espagne
Après les critiques du Parti populaire (PP) et de Vox sur le choix de Pedro Sánchez de passer ses vacances au Maroc, l’extrême gauche s’est également ralliée à la polémique. Podemos, en alliance avec Sumar lors des élections législatives anticipées du 23 juillet dernier, a reproché au président du gouvernement par intérim de soutenir le Maroc dans le conflit du Sahara occidental.
L’eurodéputée Idoia Villanueva a exprimé son soutien au groupe séparatiste armé qui se fait appeler « Polisario » et au « peuple sahraoui » dans leur lutte pour l’autodétermination. Pourquoi pas autant de détermination pour soutenir l’autodétermination de la Kabylie et du « peuple kabyle » composé de 12 millions d’habitants ?
Réactions du Polisario et de l’Algérie
Le Front Polisario, mouvement séparatiste sahraoui, a saisi cette occasion pour critiquer le voyage de Pedro Sánchez, y voyant un « appui incontesté de l’Espagne » à Rabat et aux revendications marocaines sur son Sahara. En Algérie, les médias proches du pouvoir ont également dépeint le séjour de Pedro Sánchez comme révélateur de la « subordination » du gouvernement espagnol au Maroc, remettant en question le changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara marocain. Le représentant du groupe séparatiste armé Polisario en Espagne, Abdullah Arabi, a exprimé que le voyage de Pedro Sánchez traduisait un soutien sans équivoque de l’Espagne envers Rabat, ainsi qu’envers ce qu’il qualifie de « violations systématiques et impunies des droits humains » au Sahara occidental.
Selon Abdullah Arabi, la presse marocaine interprète les vacances de Pedro Sánchez comme un signe de « soutien absolu » du gouvernement espagnol envers les revendications du Maroc sur le Sahara. Il ajoute que tout au long de l’année et demie écoulée, le changement radical et unilatéral de position de Pedro Sánchez concernant le Sahara occidental s’est confirmé, une prise de position qui a été, selon lui, immédiatement rejetée par la société civile espagnole.
Réactions dans les médias proches du pouvoir algérien
Le sujet a rapidement suscité des réactions dans les médias proches du pouvoir algérien, notamment le journal Echourouk qui a décrit le séjour privé de Pedro Sánchez comme révélateur des « antécédents de subordination du gouvernement espagnol sortant » au Maroc. Selon le quotidien algérien au format tabloïd, le changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara occidental serait motivé « par des considérations personnelles plus que politiques ». Echourouk affirme que malgré les doutes politiques entourant ce voyage, Pedro Sánchez n’a pas fourni suffisamment de transparence pour dissiper les suspicions, notamment en ce qui concerne les dates, le programme de la visite et les mesures de sécurité qui l’accompagnent. Le journal va même jusqu’à suggérer que le président du gouvernement espagnol aurait pu choisir de passer ses vacances dans un autre pays pour éviter toute controverse médiatique et politique, compte tenu de sa relation douteuse avec Rabat. Echourouk évoque même l’éventualité d’un « chantage » que Pedro Sánchez aurait subi de la part du Maroc. Ces affirmations font partie d’un débat de plus en plus tendu autour du séjour du président du gouvernement espagnol au Maroc et reflètent les inquiétudes et les spéculations politiques autour de cette visite strictement privée.
Malgré les assurances selon lesquelles ce voyage devait être strictement privé, Abdullah Arabi souligne que ses implications vont au-delà du cadre privé et revêtent une dimension politique importante. Ces déclarations ont été faites dans le contexte d’une polémique grandissante concernant les vacances du président du gouvernement espagnol par intérim à Marrakech.
Implications géopolitiques
Au-delà des débats politiques internes en Espagne, cette polémique met en évidence les enjeux géopolitiques dans les relations entre l’Espagne, le Maroc et le Polisario. Les liens entre ces pays voisins et leurs positions sur le conflit du Sahara occidental ont des implications politiques importantes.
Conséquences électorales
Cette controverse intervient dans un contexte politique tendu en Espagne, avec les partis de droite et d’extrême droite cherchant à affaiblir le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Pedro Sánchez dans la formation d’un nouveau gouvernement. Le scrutin du 23 juillet n’ayant pas permis de dégager une majorité absolue, les différentes formations politiques tentent de marquer des points sur ce sujet sensible.
En bref…
Le séjour de Pedro Sánchez à Marrakech a engendré une polémique politique en Espagne et en Algérie, mettant en évidence les divisions entre les différents partis. Les réactions du groupe séparatiste armé qui se fait appeler « Polisario » et de l’Algérie, à travers ses médias affiliés, montrent que cette affaire dépasse les frontières nationales et a des implications géopolitiques. En l’absence d’une majorité claire à la suite des élections, ce qui semble peu probable, cette controverse pourrait jouer un rôle dans la formation du nouveau gouvernement espagnol. La Moncloa a toutefois affirmé que le voyage de Pedro Sánchez à Marrakech était financé par des fonds personnels et qu’aucun agenda institutionnel n’était prévu lors de son séjour privé au Maroc.