(Vidéo) Rejet des BRICS : la réaction de l’Algérie
REJET DES BRICS : LA RÉACTION DE L’ALGÉRIE
L’Algérie et les BRICS : l’échec d’une adhésion… attendue et l’annonce d’une décision… aussi attendue
L’échec de l’adhésion de l’Algérie au BRICS : une situation complexe
L’Algérie a récemment été confrontée à un revers diplomatique majeur alors que sa candidature pour rejoindre le groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n’a pas été retenue. De plus, la situation est encore plus compliquée, dans la mesure où il étaient 5 membres à décider à l’unanimité. Maintenant, ils sont 11. Tâche plus délicate et compliqué en perspective pour l’Algérie, suite notamment à l’intégration de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis, qui, (à l’heure actuelle des choses), mettront leur droit de veto à toute future demande algérienne. En devenant membres des BRICS, ils ont désormais le droit d’arrêter unilatéralement toute décision commune avec un veto.
Et quand on parle de revers, c’est un euphémisme, il s’agit pour certains observateurs, d’une véritable humiliation diplomatique.
L’Algérie était persuadée qu’elle allait devenir un membre et elle l’a bien fait savoir à travers les médias algériens (télé, radios, journaux, etc.), vantant la puissance de la nouvelle Algérie.
Cependant, il est difficile d’oublier le tapage médiatique algérien qui a entouré la demande formelle d’adhésion de l’Algérie, les appels pressants pour accélérer la procédure, la contribution en tant qu’actionnaire à la Banque BRICS avec un dépôt (certains observateurs diraient un achat) de 1,5 milliard de dollars, ainsi que les supplications adressées à la Russie, où le président de la République algérienne démocratique et populaire, Abdelmadjid Tebboune, est quasiment allé réclamer son allégeance. Il a flatté son homologue russe à l’occasion de sa visite en Russie. « Poutine est un ami de l’humanité », a déclaré Abdelmadjid Tebboune devant le chef du Kremlin.
En visite en Chine, le président algérien a même comparé son pays à l’empire du Milieu en déclarant à la chaîne chinoise CCTV : « L’Algérie est pour l’Afrique ce que la Chine est pour le monde. » Le président algérien a même comparé son pays à l’empire du Milieu en déclarant à la chaîne chinoise CCTV : « L’Algérie est pour l’Afrique ce que la Chine est pour le monde. » Ne cherchez pas à comprendre, c’est incompréhensible. Il a flatté la Chine parlant de « grand pays qui a d’énormes moyens et qui respecte les autres », qui est porté par une « politique dénuée d’arrière-pensée » qui est mue avec le seul souci d’« aider ceux qui le demandent », en concluant par : « rien ne se fait dans le monde sans la Chine. »
Tout le « pays officiel » (radios, médias, télé, journaux, etc.) ; tous étaient persuadés que l’adhésion de l’Algérie aux BRICS était un fait acquis d’avance… Toutes ces déclarations, empreintes d’un optimisme digne de marchands d’illusions, demeurent en mémoire.
Mais l’Algérie se doutait peut-être du rejet. Le Président algérien n’était pas au Sommet, ni le Premier ministre, ni le ministre des Affaires étrangères… Laaziz Fayed, le ministre algérien des Finances, agissait en tant que représentant du président Abdelmadjid Tebboune (pourquoi ? pour se dérober de l’humiliation ou pour rappeler que l’Algérie (a tenté d’acheter) a proposé aux BRICS une somme de 1,5 milliards de dollars?) Sans parler du fait que l’Algérie a commencé à évoquer, juste avant le Sommet, le souhait d’avoir (juste et/ou au moins) le simple statut de membre observateur qui d’ailleurs ne sert à rien.
Laaziz Fayed a annoncé que l’Algérie a pris connaissance de la décision. Il a annoncé cela à l’issue du sommet du BRICS qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud. Cette nouvelle a soulevé des questions importantes concernant les raisons de cette non-sélection et les implications pour l’Algérie sur la scène internationale.
Mon pays a pris connaissance de la décision annoncée hier par les dirigeants du groupe BRICS, qui consiste à inviter six nouveaux pays à rejoindre leurs rangs. Laaziz Fayed
Les esprits étaient tendus : l’Algérie exclue
L’annonce de l’invitation de six nouvelles nations à rejoindre le groupe BRICS, incluant trois pays arabes, a suscité une attention considérable.
Toutefois, la non-inclusion de l’Algérie a été une surprise pour beaucoup, en particulier compte tenu des efforts déployés par le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour obtenir le soutien nécessaire et compte tenu de ses propres déclarations.
Il a évoqué, en décembre 2022, à l’occasion d’un entretien avec des médias publics locaux, une année 2023 qui serait:
couronnée par l’adhésion de l’Algérie dans l’organisation des Brics (…) Les Chinois ont dit: «On est d’accord!». Les Russes ont dit: «On est d’accord!» L’Afrique du Sud, ils sont d’accord. Le Brésil…, je pense qu’ils sont d’accord».Abdelmadjid Tebboune
Il a occulté, l’Inde, qui a été le plus catégorique à refuser l’adhésion de l’Algérie L’Inde a voulu investir en Algérie et cela s’est… très mal passé.
Pour l’Algérie, cette adhésion aux BRICS était acquise, c’est ce qu’affirmait (en grandes pompes) les officiels algériens et les médias du pays, affiliés au régime militaire (il n’y a plus de presse libre en Algérie depuis 2019)
Laaziz Fayed a souligné l’aspiration de l’Algérie à jouer un rôle actif dans cette alliance stratégique et de développement, en mettant en avant les atouts économiques et géostratégiques du pays.
Nous restons convaincus que l’Algérie, avec son histoire glorieuse, ses richesses diversifiées dans plusieurs domaines, et sa position géostratégique, offre des avantages évidents en tant que membre potentiel. Laaziz Fayed
Des critères rigoureux : l’économie au cœur de la décision
La décision de ne pas inclure l’Algérie dans le groupe BRICS repose sur des critères économiques rigoureux.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a expliqué que les pays nouvellement invités partageaient des valeurs communes telles que la promotion de la multipolarité et le renforcement du rôle des nations du Sud dans la gouvernance mondiale.
Les pays invités ont également été évalués en fonction de critères économiques, tels que le PIB et la diversification économique, où l’Algérie n’a pas réussi à répondre aux attentes du groupe.
L’équilibre entre relations et critères économiques
L’équilibre entre la dimension politique et économique de l’adhésion au BRICS a été un facteur clé dans cette décision.
Bien que l’Algérie ait bénéficié de soutiens politiques et diplomatiques pour son adhésion, elle n’a pas pu démontrer une croissance économique suffisante et une diversification nécessaire pour satisfaire les critères du groupe.
Cela souligne l’importance de concilier les relations internationales avec une base économique solide et pérenne.
L’après-échec : perspectives d’apprentissage et de collaboration
L’échec de l’adhésion de l’Algérie au BRICS offre des opportunités d’apprentissage et de renforcement.
L’Algérie peut envisager des réformes économiques pour stimuler sa croissance et diversifier son économie, ce qui pourrait la préparer à des futures initiatives internationales.
En même temps, cette situation souligne la complexité des décisions au sein de groupes internationaux et la nécessité d’équilibrer les intérêts politiques avec des critères économiques solides ; dans l’état actuel de choses, si le gaz algérien vient à se tarir, l’Algérie s’écroulerait du jour au lendemain.
Des leçons à retenir
L’expérience de l’Algérie dans sa tentative d’adhésion au BRICS rappelle l’importance de la croissance économique et de la diversification pour renforcer les opportunités de collaboration internationale.
Les critères rigoureux établis par les groupes internationaux reflètent l’importance de l’équilibre entre les aspirations politiques et les réalités économiques. L’Algérie, tout en tirant des enseignements de cette situation, peut envisager des voies pour améliorer sa position économique et sa compétitivité internationale.
Elle pourrait diversifier son économie qui dépend à plus de 70% du gaz, pétrole et produits dérivés. Elle pourrait envisager d’arrêter d’être belliqueuse avec son voisin historique le Royaume du Maroc. Allez ! Un peu de de soft power ! Stop aux accusations fallacieuses et belliqueuses contre des ennemis « imaginaires » qui ne servent à rien ; à part à être auto-destructrices. L’Algérie y gagnerait.
À ce propos, le Maroc lui a déjà plusieurs fois tendu la main et il continue de le faire, malgré le fait que l’Algérie s’entête et refuse catégoriquement de tendre la sienne.
Notre voisine l’Algérie est davantage affairée à tenter de nuire au Maroc qu’à se faire du bien à elle-même…