Sahara marocain : une visite dans la région de Staffan de Mistura
PROCHAINE VISITE DANS LA RÉGION DE STAFFAN DE MISTURA, ENVOYÉ SPÉCIAL DE L’ONU POUR LE SAHARA MAROCAIN
Contexte et enjeux
À l’approche de la réunion annuelle du Conseil de sécurité de l’ONU en octobre, qui se penchera sur le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et les nouvelles résolutions liées au conflit artificiel autour du Sahara marocain, Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU, prévoit une visite stratégique dans la région. Cette démarche intervient dans un contexte de défis diplomatiques complexes et d’efforts persistants pour relancer les pourparlers entre les parties impliquées, spécialement avec l’Algérie, partie impliquée qui se déclare partie non impliquée. On vous laisse deviner la qualité d’un dialogue qui commence par un mensonge.
Préparation et contacts préalables
Farhan Haq, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, a annoncé que Staffan de Mistura se trouve actuellement à Bruxelles, où il établit des contacts préalables avec les parties concernées (Algérie&polisario-Maroc-Mauritanie). Cette phase de préparation vise à favoriser un dialogue constructif et à renforcer les efforts de médiation en vue de trouver une solution politique mutuellement acceptable.
Un mandat exigeant
Staffan de Mistura a hérité d’un mandat délicat en janvier, succédant à Horst Köhler. Sa mission consiste à relancer des négociations entre les parties, une tâche ardue compte tenu des divergences persistantes. Son prédécesseur avait réussi à rassembler des représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du groupe séparatiste qui se fait appeler Polisario lors de pourparlers en Suisse en 2018 et 2019. Cependant, la recherche d’une solution politique consensuelle demeure un défi majeur.
Récente résolution et réactions contrastées
En octobre 2022, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution n° 2654 sur le Sahara occidental marocain. Approuvée par 13 voix et avec les abstentions de la Russie et du Kenya, cette résolution appelle les parties impliquées à s’engager pleinement dans la recherche d’une solution politique. Les réactions à cette résolution ont été contrastées : le Maroc l’a saluée tandis que l’Algérie et le Polisario l’ont vivement critiquée. Ce qui revient presque à dire qu’il souhaitent que le conflit artificiel s’éternise aussi longtemps que possible.
Défis diplomatiques et géopolitiques
Selon Mohamed Loulichki, ancien ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Staffan de Mistura doit relever des défis considérables pour convaincre l’Algérie et le groupe séparatiste qui se fait appeler Polisario de reprendre le dialogue et d’adhérer à des solutions de compromis. L’Algérie, en raison de ses intérêts géopolitiques, pourrait ne pas être encline à favoriser des solutions consensuelles. Elle a jusqu’a présent trop dépensé d’argent pour essayer d’avoir un accès sur l’océan Atlantique, résoudre ce conflit serait un échec pour l’Algérie, un échec coûteux au sens propre comme au sens figuré. Cette situation pourrait avoir des conséquences sur les générations des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, les exposant encore davantage aux risques du crime organisé, du terrorisme et de l’immigration illégale en l’absence d’une résolution définitive de ce conflit artificiel.
Staffan de Mistura doit déployer d’importants efforts diplomatiques pour pousser l’Algérie et le Polisario à reprendre le processus de dialogue et adhérer aux solutions de compromis. L’Algérie, qui bénéficie de la manne pétrolière et qui a rompu ses relations avec le Maroc ne penche pas pour des solutions consensuelles et ne semble pas encline à faciliter la mission de l’envoyé spécial de l’ONU. Mohamed Loulichki
Perspectives à venir
La visite de Staffan de Mistura et les développements futurs liés au dossier du Sahara atlantique marocain suscitent donc un intérêt considérable. Ils pourraient jouer un rôle crucial dans la recherche d’une solution pacifique et durable pour ce conflit artificiel, tout en contribuant à la stabilité et à la sécurité de la région. Mais de nombreux observateurs pensent que l’Algérie continuera sur la même voie diplomatique et géostratégique, infructueuses et même contre-productives au sens propre comme au figuré.
À lire aussi :
Sahara marocain : les BRICS désavouent l’Algérie et le « polisario »