Vers un réchauffement des relations Maroc-France ?
VERS UN RÉCHAUFFEMENT DES RELATIONS MAROC-FRANCE ?
LA RECHERCHE D’UN RAPPROCHEMENT ENTRE LA FRANCE ET LE MAROC
La France s’efforce de rétablir des relations apaisées avec le Maroc, avec lequel les liens se sont tendus ces derniers mois, principalement en raison des réticences françaises à reconnaître la marocanité du Sahara, une question cruciale pour Rabat. Le Maroc, de son côté, semble également prêt à une amélioration des relations bilatérales.
LES SIGNES D’UN DÉGEL
Récemment, le roi Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron ont échangé par téléphone et continuent de correspondre régulièrement. Les autorités marocaines ont également commencé à recevoir Christophe Lecourtier, l’ambassadeur de France à Rabat, en poste depuis septembre 2022, dans l’optique de désamorcer les tensions entre les deux pays. À noter que Brigitte Macron joue également un rôle dans cette tentative de réconciliation en exprimant ses vœux à la famille royale marocaine.
L’IMPORTANCE DE LA RELATION FRANCO-MAROCAINE
Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, met en avant l’importance de préserver la relation franco-marocaine, qu’il considère comme une ressource précieuse qu’il convient de revitaliser.
UN APPEL À REPENSER LES PARTENARIATS
Lors de la Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs, le président français a souligné qu’il était temps de repenser en profondeur le partenariat entre la France, le Maroc et d’autres pays du Maghreb et de la Méditerranée. Emmanuel Macron a reconnu que les relations bilatérales n’étaient pas à leur meilleur niveau, sans pour autant remettre en cause l’engagement de la France envers ces pays.
LA QUESTION DU SAHARA OCCIDENTAL (ou ATLANTIQUE) marocain
Le dénouement de cette crise passera nécessairement par une solution politique. Le Maroc a continuellement exercé des pressions sur la France pour qu’elle reconnaisse sa souveraineté sur son Sahara atlantique (ou occidental), une démarche déjà entreprise par des pays tels que les États-unis, l’Espagne et Israël, entre autres. Malgré les appels de personnalités politiques françaises, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy et Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, Emmanuel Macron est resté prudent car il a trop parié sur son tropisme algérien (pour son gaz et pour qu’on se rappelle de lui en tant que Président qui aurait réussi à réconcilier la France avec l’Algérie ; il a dû se rendre compte de la délicatesse (gros euphémisme !) de la chose. Cependant, des informations non confirmées suggèrent que Paris pourrait évoluer sur la question du Sahara en reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme une solution crédible et sérieuse pour résoudre le différend du Sahara Occidental marocain ; la question du Sahara Oriental marocain qu’elle a donné en cadeau à l’Algérie française, un auto-cadeau en somme), restant une autre grosse question en suspends. L’Algérie bloque le processus de la pleine et entière reconnaissante du Sahara Occidental marocain, faisant ainsi diversion sur le Sahara Oriental marocain dont elle a « hérité ».
LES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES D’UN RAPPROCHEMENT
En rétablissant ses liens avec Rabat, Paris pourrait renouveler plusieurs contrats qui sont arrivés à échéance, notamment dans le domaine de la distribution d’eau, précédemment attribués à Veolia* et à Suez*. De plus, cela pourrait ouvrir la voie à de grands projets tels que la construction d’usines de dessalement, l’extension de la ligne à grande vitesse (TGV) marocaine, le prolongement des tramways de Rabat et Casablanca, ainsi que le renouvellement de la flotte d’avions de Royal Air Maroc (RAM).
*Veolia est une multinationale française, chef de file mondial des services collectifs. Veolia commercialise des services de gestion du cycle de l’eau, gestion et valorisation des déchets et gestion de l’énergie à une clientèle composée de collectivités locales et d’entreprises.
*Suez Eau France, anciennement la Lyonnaise des eaux, est une entreprise spécialisée dans la distribution d’eau et les services d’assainissement. Elle a rejoint la branche environnement du groupe Suez en 1997.