France : un citoyen musulman viré… pour une tâche sur son front
LE CFCM DÉNONCE L’EXCLUSION D’UN CANDIDAT MUSULMAN À L’ÉCOLE DE POLICE
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a vivement réagi à l’exclusion d’un citoyen français de confession musulmane qui avait réussi le concours d’entrée à l’école de police, suite à une décision préfectorale controversée. La justification de cette exclusion repose sur la présence d’une tâche sur son front, considérée comme un « signe possible de repli identitaire » en raison de sa régularité dans la pratique religieuse, notamment la prière.
CRITIQUE DE L’UTILISATION DE MOTS ARABES PAR L’ADMINISTRATION
Dans un communiqué, le Conseil français du culte musulman a exprimé son mécontentement concernant l’utilisation de termes arabes tels que « tabaa » pour « tâche » et « abaya » pour « robe » par les administrations. Cette utilisation des termes arabes a été qualifiée de « dérive » par l’organisation, et elle a suscité des inquiétudes quant à la stigmatisation des individus de confession musulmane.
L’EXCLUSION COMME UN ABUS DE POUVOIR
Le Conseil français du culte musulman a qualifié cette exclusion de « dérive » et d' »abus de pouvoir ». Il a souligné que cette décision, sans précédent dans l’histoire de la Ve République, contribuait à créer un climat de suspicion généralisé envers les musulmans qui souhaitent pratiquer leur foi en toute sérénité, sans intention de prosélytisme ni de provocation.
REMISE EN QUESTION DE L’ASSOCIATION ENTRE TÂCHE ET PRATIQUE RELIGIEUSE
Le Conseil français du culte musulman a contesté vigoureusement l’idée selon laquelle la présence d’une tâche sur le front ou sur une autre partie du corps serait automatiquement un signe de pratique religieuse intensive et assidue de la prière. Il a souligné que, dans certains cas, de telles marques pouvaient résulter de la prosternation pendant la prière ou être dues à des problèmes dermatologiques et de sensibilité de la peau. Par conséquent, elles ne devraient en aucun cas être interprétées comme une preuve de radicalisation ou de « repli identitaire ».
L’ADMINISTRATION PERÇUE COMME PERDANT SES REPÈRES
Le Conseil français du culte musulman a exprimé ses préoccupations quant à une partie de l’administration qui semble se considérer comme experte en théologie musulmane, mais qui, selon le Conseil français du culte musulman, perd totalement ses repères en ce qui concerne l’islam. Il a soulevé la question fondamentale de savoir si la seule pratique de la religion musulmane devait désormais être automatiquement associée à la radicalisation.
APPEL À LA RÉSISTANCE CONTRE LA STIGMATISATION
Le Conseil français du culte musulman a averti que de telles démarches ne feraient qu’accentuer le sentiment d’exclusion parmi les musulmans et contribueraient à nourrir l’extrémisme. En conclusion, il a appelé les « forces vives » du pays à s’élever contre ce qu’il considère comme une déformation d’un des principes fondamentaux de la République, à savoir la laïcité, qui garantit la liberté de religion.