Le Maroc, pays de destination prisé par les migrants subsahariens
LE MAROC EST DEVENU UN PAYS DE DESTINATION PRISÉ PAR LES MIGRANTS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Le Maroc est devenu une destination prisée par les migrants d’Afrique subsaharienne, dont près de la moitié sont des femmes. Un reportage de la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle (DW) a révélé que la plupart d’entre elles ont réussi à obtenir un titre de séjour et à travailler légalement, tandis que d’autres ont du mal à régulariser leur situation.
Oumou Sall, une jeune Sénégalaise de 27 ans, en est un exemple. Depuis 2017, elle réside à Hay Charaf, un quartier de Marrakech, où elle est venue pour terminer son master en gestion d’entreprise. Actuellement en congé maternité, elle reprendra bientôt son travail dans un centre d’appels de la ville.
L’histoire d’Oumou est similaire à celle de nombreuses femmes originaires d’Afrique subsaharienne. Selon les dernières statistiques des Nations unies de 2020, les femmes représentent 48,5 % de l’immigration régulière au Maroc.
Oumou a déclaré que son intégration n’avait pas été difficile, car elle a rapidement trouvé d’autres migrants subsahariens dans son entreprise, et ses relations avec ses employeurs étaient bonnes. Le marché de l’emploi au Maroc attire de plus en plus de migrants, notamment ceux qui parlent français, grâce au secteur des centres d’appels en constante expansion.
Oumou gagne un salaire mensuel fixe de 2 500 dirhams, auquel s’ajoutent diverses primes liées à sa performance. Elle explique que leur travail vise à obtenir des récompenses, ce qui leur permet d’envoyer de l’argent à leur famille et d’économiser une partie de leurs revenus.
D’autres migrants plus aisés choisissent l’entrepreneuriat, comme Khady Wade Balde, une jeune Sénégalaise qui gère un salon de beauté appelé « Khady Hair » à Agadir. Elle emploie une douzaine de personnes et a réussi à prospérer grâce à son entreprise.
Le nombre de migrants subsahariens au Maroc varie entre 70 000 et 200 000, dont beaucoup n’ont pas de papiers. Deux campagnes de régularisation en 2014 et 2017 ont permis à environ 50 000 personnes, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, d’obtenir un titre de séjour.
Selon Aïda Kheireddine, une chercheuse marocaine experte en genre et migration, ces campagnes ont surtout profité aux femmes, avec une attention particulière accordée à leur régularisation. Cependant, depuis 2018, cette politique semble régresser, ce qui inquiète Aïda.
Malgré les efforts déployés par le Maroc pour régulariser les migrants, notamment à Casablanca, la situation de certains d’entre eux reste précaire, mettant les autorités dans une position difficile.