jeudi, novembre 21, 2024
Faits diversInternationalNationalSociété

(Vidéo) Gaza: une séance du Forum MEDays à Tanger suspendue

UNE POLÉMIQUE SUR LA GUERRE À GAZA A ENTRAINÉ LA SUSPENSION D’UNE SÉANCE DU FORUM MEDAYS* À TANGER

*MEDays : Le Forum du Sud, est un Forum international organisé par l’Institut Amadeus et qui se tient sous le haut patronage du roi Mohammed VI.

La 15e édition du Forum MEDays qui s’est tenue à Tanger du 15 au 18 novembre a été le théâtre d’une vive controverse liée au conflit entre Israël et Gaza, souvent présenté comme le pays le plus moral du monde. Pendant le forum, deux personnalités, en l’occurrence Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation mondiale du commerce, et Marc Ellenbogen, ancien ambassadeur américain, ont soulevé des vagues d’indignation en défendant le prétendu « droit » d’Israël à « se défendre ».

Pascal Lamy a avancé l’argument selon lequel le droit international autorise les États souverains, dont Israël et l’Ukraine, à exercer le droit de légitime défense en cas d’attaque. Marc Ellenbogen, de son côté, a non seulement appuyé cette perspective, mais il a également refusé au Hamas le droit de se défendre contre l’agression israélienne, arguant que l’organisation palestinienne n’a pas le statut d’un « État ».

Ces déclarations ont immédiatement provoqué l’ire de nombreux Marocains présents dans la salle, qui ont contesté vigoureusement cette interprétation du droit international. Face aux critiques, Marc Ellenbogen, visiblement irrité, a rompu avec la réserve habituelle des diplomates en s’engageant dans un échange tendu avec l’un des participants marocains.

Dans le but d’apaiser les tensions, les organisateurs du forum ont pris la décision de suspendre la séance. Après cette pause, les discussions ont repris entre les différents protagonistes de cette altercation verbale. Finalement, la controverse s’est conclue par la présentation d’excuses de la part des intervenants, dans une tentative de rétablir un climat plus apaisé au sein du Forum MEDays.









Israël a lancé une guerre en invoquant l’article 51 de la Charte des Nations unies (le droit à la légitime défense en cas d’agression armée) contre le peuple qu’il occupe militairement. C’est illégal du point de vue des Nations unies.

Selon les déclarations de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés et avocate spécialisée en droit international, l’intervention militaire d’Israël dans la bande de Gaza est qualifiée d’illégale. Cette conclusion découle de l’observation selon laquelle l’utilisation de la force par Israël ne s’aligne pas sur les normes établies par le droit international. Bien qu’Israël ait invoqué l’article 51 de la Charte des Nations unies, qui traite du droit à légitime défense en cas d’agression armée, à l’encontre du peuple sous son occupation militaire, l’ONU considère cette justification comme invalide du point de vue légal.

Il est reconnu qu’Israël a le droit souverain de se protéger et de garantir la sécurité de ses citoyens. Cependant, l’usage de la force militaire contre un autre État est généralement autorisé seulement dans deux circonstances précises : en cas d’attaque ou de menace sérieuse émanant d’un autre État, et non d’un groupe armé affilié à cet État. Israël n’a jamais affirmé avoir été attaqué par l’État palestinien lui-même, mais plutôt qu’il était en conflit avec la branche armée du Hamas.

Un autre aspect souligné par Francesca Albanese repose sur la décision de la Cour internationale de Justice en 2004, qui stipule qu’Israël ne peut pas légitimement invoquer le droit à la légitime défense lorsque les menaces proviennent d’un territoire qu’il occupe. Cette interdiction découle du fait qu’Israël impose un régime d’oppression et de répression à la population de ces territoires, ce qui, selon le droit international, donne le droit à cette population de résister à une occupation étrangère.

Il est important de souligner que la reconnaissance du droit de résistance à l’occupation n’implique pas une justification des actions du Hamas. Francesca Albanese souligne que les civils, qu’ils soient sous occupation ou non, ne devraient jamais être délibérément pris pour cible, que ce soit par des acteurs étatiques, des militaires ou des groupes armés.

Conformément au cadre du droit international, Francesca Albanese suggère qu’Israël aurait eu le droit de repousser l’attaque, d’arrêter ou de neutraliser ceux qui la perpétraient. Simultanément, Israël aurait dû solliciter l’assistance des Nations unies pour démilitariser le Hamas, en le considérant comme une cible militaire légitime, tout en réclamant une enquête impartiale pour traduire les responsables en justice. Ces démarches auraient été conformes aux principes du droit international.