vendredi, novembre 22, 2024
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Après l’adhésion à l’initiative royale de l’Atlantique, 3 pays quittent la CEDEAO

APRÈS L’ADHÉSION À L’INITIATIVE ROYALE DE L’ATLANTIQUE, LE MALI, LE BURKINA FASO ET LE NIGER QUITTENT LA CEDEAO

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger se retirent de la CEDEAO*. Les 3 États, avec le Tchad, ont auparavant adhéré, le 23 décembre 2023, à l’initiative lancée par le roi Mohammed VI permettant aux pays du Sahel d’accéder à l’Atlantique.

*La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, est une des communautés économiques régionales en Afrique, une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. Cette structure est destinée à coordonner les actions des pays d’Afrique de l’Ouest.

Les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont décidé de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une démarche qui a été officialisée le 28 janvier. Cette décision, annoncée par le porte-parole du gouvernement de transition à Bamako, le colonel Abdoulaye Maïga, est présentée comme une réponse « responsable » aux attentes, préoccupations et aspirations des peuples de ces pays.

L’un des principaux motifs avancés pour ce retrait est le reproche selon lequel la CEDEAO n’aurait pas fourni d’assistance adéquate dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité. Les gouvernements des trois pays estiment également que l’organisation régionale a adopté une « posture irrationnelle et inacceptable » en imposant des sanctions jugées illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables, en violation de ses propres textes. Ces sanctions ont été mises en place à la suite des coups d’État survenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger, comprenant des mesures politiques, diplomatiques et économiques, accompagnées de la menace d’interventions armées pour rétablir les gouvernements civils renversés.

Le communiqué de presse annonçant le retrait des trois États souligne également l’accusation selon laquelle la CEDEAO serait sous l’influence de puissances étrangères, pointant ainsi du doigt des ingérences extérieures dans ses décisions.

Parallèlement à ce retrait de la CEDEAO, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà pris leurs distances avec le G5 Sahel, une initiative lancée en 2014 par la France pour lutter contre les groupes terroristes dans la région. En septembre 2023, ces trois pays ont créé l’Alliance des États du Sahel, une structure visant à assurer une protection collective contre toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de ses membres. Cette démarche a entraîné la dissolution du G5 Sahel, conformément à l’article 20 de l’alliance militaire qui prévoit cette possibilité à la demande d’au moins trois États membres.

Par ailleurs, ces États du Sahel ont manifesté un rapprochement avec le Maroc. En décembre, ils ont adhéré à une initiative lancée par le roi Mohammed VI, visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique. Ce projet a été salué pour ses potentialités de transformation économique régionale, de renforcement de la connectivité et de promotion de la prospérité partagée. Contrairement à la CEDEAO et à d’autres acteurs régionaux et internationaux, le Maroc n’a pas condamné les coups d’État survenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger, renforçant ainsi sa position en tant que partenaire privilégié pour les États du Sahel. La Mauritanie, bien que sollicitée, maintient pour le moment une position distincte, possiblement influencée par ses relations privilégiées avec la France et l’Algérie.






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